Dictature, Work in progress, 2024

Observatoire du totalitarisme en marche - 2024

Vous trouverez ici l'observatoire du totalitarisme de 2021 à juillet 2024 en format brochure.
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France, 31 décembre 2024 : interviewé sur la radio d’extrême-droite Europe 1, le nouveau ministre des Transports, Philippe TABAROT, se dit favorable à une limitation du droit de grève à la SNCF. Durant son interview, TABAROT s’est dit ainsi « pour, à certaines périodes dans l’année, une limitation du droit de grève ». Évoquant « l’exemple italien », où les grèves sont prohibées sur plusieurs périodes précises, dont celles des fêtes de fin d’année, il a appelé également à « sanctuariser » plusieurs laps de temps, « notamment aux heures de pointe ».

Cisjordanie, 28 décembre 2024 : Shatha AL-SABBAGH, étudiante en journalisme de 22 ans, est exécutée d’une balle dans la tête à son domicile à Jénine, par un sniper de l’Autorité Palestinienne (AP). Dans un communiqué, la famille AL-SABBAGH accuse les forces de sécurité palestiniennes d’être devenues « des outils répressifs qui pratiquent le terrorisme contre leur propre peuple au lieu de protéger sa dignité et de résister à l’occupation [israélienne]. »

France, 24 décembre 2024 : en cas de censure du gouvernement BAYROU, le porte-parole du Modem Bruno MILLIENNE, interrogé sur BFM TV, évoque la possibilité pour le président MACRON de déclencher l’article 16 de la Constitution lui conférant les pleins pouvoirs.

Lituanie, 23 décembre 2024 : dans une interview donnée pour le média lrt.lt, le général et commandant des forces armées lituaniennes Raimundas VAIKSNORAS, a déclaré que son pays devrait être prêt à se défendre totalement, ainsi qu'à frapper à l'intérieur de la Russie si la guerre était imminente.

Ghana, 18 décembre 2024 : la Cour suprême valide une loi votée par les parlementaires ghanéens en février de la même année punissant de trois ans de prison les personnes ayant des relations homosexuelles et jusqu’à cinq ans celles ou ceux qui se livreraient à « la promotion, [au] parrainage ou [au] soutien intentionnel d’activités LGBT+ ».

Serbie, 16 décembre 2024 : Amnesty International publie un rapport accablant sur les méthodes de flicage d’activistes et de journalistes par l’État serbe. Depuis un an, les personnes ciblées par le gouvernement ont vu leurs téléphones vérolés par un nouveau type de logiciel espion appelé « NoviSpy » après avoir été convoqués par les forces de police pour un motif généralement fallacieux. À chaque fois, ces infections ont eu lieu au moment où les téléphones étaient déposés à l’entrée de commissariats ou de bureaux du ministère de l’Intérieur, souvent dans des « casiers » officiellement sécurisés, écrit Amnesty International – qui évoque « une tactique particulièrement trompeuse » pour installer un logiciel espion « en cachette ».

Israël, 15 décembre 2024 : dans une lettre adresse au ministre de la Défense de l’État sioniste, Yisrael GANTZ (chef de l’organisation qui chapeaute les colonies juives en Cisjordanie) et 14 élus locaux demandent à leur gouvernement de procéder au nettoyage ethnique des camps palestiniens de Cisjordanie « exactement comme nous l’avons fait dans la bande de Gaza » (sic). Arguant de raisons de sécurité, les colons demandent également dans ce courrier de restreindre la liberté de circulation des Palestiniens sur les routes de Cisjordanie occupée.

France, 13 décembre 2024 : à Nancy, trois antifas sont jugés pour des violences après que, lors d’une manifestation antifasciste (qui d’ailleurs avait été attaquée par des néo-nazis avec le soutien de la police, cf. France, 11 juin 2024), deux fafs venus sciemment crier « Vive Bardella » pour provoquer le cortège aient été chassés (#FafsProcsTrueLove).

Iran, 13 décembre 2024 : une nouvelle loi dite de « Protection de la famille par la promotion de la culture de la chasteté et du hijab » entre en vigueur. Elle impose la peine de mort, la flagellation et de lourdes peines de prison dans le but d’écraser la résistance actuelle au port obligatoire du voile. Cette loi scélérate prévoit également des amendes exorbitantes, des interdictions de voyager et des restrictions en matière d’éducation et d’emploi pour les femmes et les filles qui défient les lois sur le port obligatoire du voile.

Russie, 9 décembre 2024 : un habitant de la région de Krasnoïarsk, en Sibérie, est condamné à trois ans de prison pour avoir dégradé des affiches appelant à rejoindre l’armée russe. Cet homme âgé de 39 ans, a été accusé d’avoir, en juin 2024, « délibérément et intentionnellement », dégradé treize affiches faisant la promotion de l’armée russe et encourageant à signer un contrat dans les forces russes.

Roumanie, 6 décembre 2024 : à deux jours du second tour d’une élection présidentielle, qui devait opposer Calin GEORGESCU (extrême-droite, réputé pro-Kremlin), arrivé en tête, à Elena LASCONI (droite européiste et atlantiste), les élections sont annulées et reportées sine die. L’argument employé – le premier tour a été marqué par une ingérence russe dans le processus électoral – est probablement amené à prospérer au sein de l’UE à l’avenir. L’homme politique français, grand patron et ancien commissaire européen Thierry BRETON ne s’en cache aucunement, puisqu’il affirme : « On l'a fait en Roumanie, il faudra évidemment le faire si c'est nécessaire en Allemagne. »

France, 5 décembre 2024 : une femme doit être jugée pour dégradations légères à la suite de tags pro-palestiniens réalisés dans la Drôme. À cette occasion, Mediapart révèle comment la machine répressive hexagonale déploie des moyens démesurés pour traquer celles et ceux qui dénoncent le génocide en cours dans la bande de Gaza : « Pendant plus de cinq semaines, [l’autrice présumée des tags pro-palestiniens] Emma S., une potière et céramiste âgée de 24 ans, a roulé avec une balise GPS sous sa voiture. Sans qu’elle le sache, les gendarmes de la Drôme ont suivi en temps réel tous ses déplacements. Ils ont aussi planqué devant sa maison, épluché ses comptes bancaires et adressé des réquisitions aux opérateurs téléphoniques pour géolocaliser son numéro et identifier ses principaux contacts. »

France, 5 décembre 2024 : à la suite d’une plainte de l’administration pénitentiaire, l’avocat parisien Raphaël KEMPF est auditionné par la police judiciaire dans le cadre d’une enquête préliminaire pour outrage et diffamation. Son tort ? En 2023, l’avocat s’était opposé à la direction de la maison d’arrêt de Nancy-Maxéville au sujet du maintien à l’isolement d’un de ses clients.

Corée du Sud, 3 décembre 2024 : le président de droite Yoon SUK-YEOL proclame la loi martiale, prétextant – contre toute évidence – que ses adversaires centristes du Parti Démocrate avaient des velléités anti-étatiques, voire agissaient de concert avec le régime stalinien de Pyongyang. Toutes les activités des partis politiques sont immédiatement interdites, et le bâtiment de l'Assemblée nationale est aussitôt placé sous scellés. La mobilisation de la classe ouvrière (des syndicats appellent à la grève générale illimitée jusqu’au départ de l’apprenti putschiste) et d’une partie des parlementaires d’opposition met finalement en échec le coup d’État.

États-Unis, 2 décembre 2024 : dans un message menaçant posté sur les réseaux sociaux, le futur président américain D. TRUMP affirme : « si les otages [retenus à Gaza] ne sont pas libérés avant le 20 janvier 2025, date à laquelle j'assumerai fièrement mes fonctions de président des États-Unis, il y aura TOUT L'ENFER À PAYER au Moyen-Orient […] les responsables seront touchés plus durement que quiconque dans la longue et riche histoire des États-Unis d'Amérique. »

Israël, 2 décembre 2024 : le média israélien Times of Israël révèle qu’Amichai CHIKLI, ministre israélien de la Diaspora, a eu un échange téléphonique avec Calin GEORGESCU, candidat d’extrême-droite à l’élection présidentielle en Roumanie – dont le deuxième tour a lieu le 8 décembre (cf. Roumanie, 6 décembre 2024). L’ambassadeur de Roumanie en Israël demande des excuses pour cet échange diplomatique avec un homme politique connu pour ses tentatives de réhabilitation des grandes figures roumaines de la collaboration avec l’Allemagne nazie. En effet, GEORGESCU considère notamment l’homme d’État roumain Ion ANTONESCU – impliqué dans l’assassinat de 280 000 Juifs puis exécuté pour crimes de guerre en 1946 – comme un « martyr ».


Géorgie, 30 novembre 2024 : prenant prétexte de fraudes alléguées d’un parti politique concurrent – et « pro-russe » – lors de récentes élections législatives, la présidente Salomé ZOURABICHVILI (qui, elle, est favorable à l’entrée de son pays au sein de la dictature de l’UE) déclare dans le plus grand des calmes qu’elle ne quittera pas son poste à l’issue de son mandat.

France, 27 novembre 2024 : le ministère des Affaires étrangères publie un communiqué dans lequel il affirme que la France n’appliquera pas le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) visant NETANYAHOU et son ancien ministre de la défense Yoav GALLANT. La France met en avant l’immunité dont bénéficieraient les deux criminels de masse israéliens, car l’État sioniste n’a pas signé le traité établissant la CPI (« statut de Rome »)... Mais ce même argument censément juridique avait pourtant été rejeté – y compris par la France – quand la Russie avait précédemment tenté de l’utiliser au profit de POUTINE. Sur la chaîne sioniste d’extrême-droite I24, le commentateur David ANTONELLI, visiblement au bord de l’orgasme, déclare : « Je bois les larmes des gauchistes car Benjamin NETANYAHOU ira faire du shopping à Paris avec sa femme Sara, et Rima Hassan n’a plus qu’une chose à faire : prendre son keffieh ou plutôt son torchon et se moucher avec. La France s’est couchée aujourd’hui. Je suis très content et je bois ce soir les larmes de tous les gauchistes. »

Russie / Ukraine, 21 novembre 2024 : pour la première fois depuis le début de la guerre contre l’Ukraine, l’armée russe utilise un missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (IRBM) « Orechnik » pour viser le territoire ukrainien. Ce type de missile est conçu pour pouvoir porter une charge nucléaire.

États-Unis, 17 novembre 2024 : encore président des USA pour quelques semaines, BIDEN parachève son œuvre belliciste en autorisant le régime de Kiev à frapper en territoire russe avec des missiles ATACMS américains.

Russie, 14 novembre 2024 : Anastassia BEREJINSKAÏA est condamnée à huit ans de prison pour « diffusion de fausses informations sur l’armée russe » et « apologie du terrorisme », après avoir appelé sur le réseau social VKontakte à assassiner POUTINE et avoir mis en cause la soldatesque russe dans un massacre commis à Boutcha en Ukraine au printemps 2022.

France, 13 novembre 2024 : le ministre macroniste de la fonction publique Guillaume KASBARIAN poste le message suivant sur X (anciennement Twitter) : « Félicitations pour avoir accepté ce super défi @elonmusk ! J’ai hâte de partager avec vous les meilleures pratiques pour lutter contre l’excès de bureaucratie, réduire la paperasse, et repenser les organisations publiques pour améliorer l’efficacité des agents publics. » Futur ministre de l’« efficacité gouvernementale » de TRUMP, Elon MUSK – l’homme le plus riche du monde – est notamment connu pour ses positions réactionnaires, natalistes et transhumanistes.

États-Unis, 12 novembre 2024 : préparant le terrain à une probable annexion de la Cisjordanie occupée par Israël, le futur président Donald TRUMP annonce son intention de nommer comme ambassadeur des USA en Israël le chrétien baptiste Mike HUCKABEE. En plus d’être créationniste, homophobe et hostile au droit à l’IVG, HUCKABEE est aussi un sioniste exalté. Comme le rappelle L’Orient - Le Jour, HUCKABEE « avait notamment participé le 3 janvier 2017 à un événement intitulé ‘Build Israel Great Again’ (Reconstruire la grandeur d'Israël) qui s'était tenu à Ma'ale Adumin, une colonie illégale près de Jérusalem-Est occupée. » Il avait alors déclaré en cette occasion qu’« il n'y a de chose qui s'appelle la Cisjordanie, c'est la Judée et la Samarie. Il y a certains mots que je refuse d'employer. Les colonies n'existent pas – ce sont des communautés, des quartiers, des villes. L'occupation n'existe pas. »

France, 11 novembre 2024 : en réaction aux déboires de sa collègue Mme MESMEUR (cf. France, 9 novembre 2024), le député LFI Hadrien CLOUET tweete que « Retailleau et ses journalistes de préfecture sont des petites frappes fascistes ». Comme pour lui donner raison, RETAILLEAU décide de saisir la justice au sujet du tweet du député CLOUET, et c’est le JDD – journal d’extrême-droite appartenant au milliardaire catholique intégriste Vincent BOLLORÉ – qui révèle l’information.

France, 9 novembre 2024 : après la correction infligée à des hooligans d’extrême-droite du Maccabi Tel-Aviv par des habitants d’Amsterdam à la suite de multiples provocations des nervis sionistes (chants ouvertement racistes et à la gloire de Tsahal, vol et destruction de drapeaux palestiniens, agression…), la députée LFI Marie MESMEUR tweete le message suivant : « Ces gens là n’ont pas été lynchés parce qu’ils étaient juifs, mais bien parce qu’ils étaient racistes et qu’ils soutenaient un génocide ». En réaction, le ministre de l’Intérieur RETAILLEAU annonce saisir la justice sur la base de l’article 40 du code de procédure pénale, reprochant à la députée de gauche une hypothétique apologie de crime.

France, 9 novembre 2024 : le ministre de l’enseignement supérieur Patrick HETZEL (extrémiste protestant qui ne fait pas mystère de sa proximité avec l’UNI, syndicat étudiant d’extrême-droite) annonce qu’il saisit la justice sur le fondement de l’article 40 du code de procédure pénale après l’affichage de graffitis et la tenue d’une manifestation propalestinienne en réaction à la venue de la présidente de l’Assemblée nationale Yaël BRAUN-PIVET – connue pour son soutien inconditionnel à Israël – à l’université Lyon-III.

France, 8 novembre 2024 : en réaction à une banderole au contenu pacifiste et pro-palestinien (qui a déclenché l’ire de la coalition des droites Renaissance - LR - RN et a entraîné une convocation du directeur général du PSG et du président de la Fédération française de football au ministère de l’Intérieur) déployée au Parc des Princes par le Collectif Ultra Paris (CUP) lors d’un match de Ligue des champions, le PSG décide d’interdire le CUP de déployer des tifos jusqu’à la fin de l’année et d’empêcher indéfiniment les membres de ce groupe de supporters d’accéder au stade en dehors des matchs.

Israël, 7 novembre 2024 : le parlement de l’État sioniste adopte un texte permettant d’expulser vers la bande de Gaza les parents proches d’individus ayant perpétré des « attaques terroristes » dans le pays. Cette nouvelle législation autorise le ministre de l’intérieur à expulser les membres de la famille de « terroristes […] s’ils étaient au courant à l’avance de projets d’attentats terroristes mais n’ont pas fait tout ce qui était en leur pouvoir pour empêcher qu’ils soient perpétrés ». Le ministre de l’intérieur aura aussi le pouvoir « d’expulser les membres de la famille qui expriment leur soutien au terrorisme ou publient des déclarations d’éloge ou d’encouragement pour des actes de terrorisme ou une organisation terroriste ». Les citoyens arabes israéliens pourraient être expulsés pour une durée comprise entre sept et quinze ans, et les résidents permanents ou temporaires pour une durée comprise entre dix et vingt ans.

Ukraine, 6 novembre 2024 : selon le site d’information Ukrainska Pravda, le dirigeant du régime de Kiev ZELENSKY a signé deux projets de loi prolongeant la loi martiale et la mobilisation générale en Ukraine jusqu’au 7 février 2025 (au moins…).

Israël, 5 novembre 2024 : lors d’un point presse, le général de brigade Itzik COHEN reconnaît officiellement la volonté de l’État sioniste de procéder à un nettoyage ethnique intégral dans la partie nord de la bande de Gaza. Il affirme ainsi qu’Israël est proche de « l’évacuation complète » des habitants du nord du territoire, et précise « qu’il n’est pas question d’autoriser les résidents du nord de la bande de Gaza à retourner dans leurs maisons ».

Turquie, 4 novembre 2024 : persistant dans sa logique dictatoriale mortifère (cf. Turquie, 3 juin 2024), le ministère de l’Intérieur turc annonce la destitution des maires de Mardin, Batman et Halfeti. Issus du DEM (ex HDP, parti pro-kurde), ces trois maires ont été remplacés par des gouverneurs désignés par le régime d’ERDOGAN.

Maurice, 1er novembre 2024 : confronté à un scandale d’écoutes téléphoniques à grande échelle survenant à dix jours d’élections législatives, le Mouvement socialiste militant (sic) au pouvoir fait procéder au blocage de l’accès à tous les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, TikTok…) dans le pays jusqu’au 11 novembre 2024.

Israël, 28 octobre 2024 : le parlement israélien vote une loi interdisant les activités en Israël de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). L’agence onusienne y voit une mesure « scandaleuse », alors qu’elle est le principal acteur des opérations humanitaires dans la bande de Gaza, assiégée, affamée et dévastée depuis plus d’un an par l’armée israélienne.

Liban / Israël, 27 octobre 2024 : le journaliste israélien Danny KUSHMARO se fait filmer en train de déclencher des explosifs placés par l’armée israélienne dans une habitation du Sud-Liban. Quand on sait que la thématique des « militants du Hamas déguisés en journalistes » est au cœur de l’argumentaire sioniste pour justifier le nombre de journalistes tués à Gaza, il est piquant de voir un journaliste de la « presse libre » israélienne se placer spontanément au service de Tsahal…

France, 25 octobre 2024 : après que des travailleurs en grève d’EDF soient parvenus à arrêter l’approvisionnement en électricité dans toute la Guadeloupe, l'État français réquisitionne, par arrêté préfectoral, des salariés du groupe électricien pour relancer la production de la centrale thermique qui avait été mise à l’arrêt.

Israël, 25 octobre 2024 : le groupe de veille médiatique The Seventh Eye révèle l’éloge funèbre éloquent réservé au soldat Shuvael BEN-NATAN, liquidé au sud Liban – envahi par Tsahal. À cette occasion, son frère Uriah BEN-NATAN a en effet déclaré : « Tu es entré à Gaza [après les attaques terroristes du 7 octobre 2023] pour te venger – autant que possible. [Contre] les femmes, les enfants – tous ceux que tu avais vus. Autant que possible. C’est ce que tu voulais […] Tu étais le plus heureux et le plus grand gaffeur de la section. Nous nous en sommes rendus compte pour la première fois lorsque tu as mis le feu à une maison sans autorisation pour remonter le moral des troupes. » Shuvael BEN-NATAN s’était auparavant fait connaître en assassinant un Palestinien de 40 ans devant sa femme et ses enfants alors qu’ils récoltaient des olives en Cisjordanie occupée.

Bulgarie, 25 octobre 2024 : en dépit des risques de torture et d’assassinat qui pèsent sur lui dans son pays d’origine, la justice bulgare valide définitivement l’ordre d’expulsion vers l’Arabie saoudite du défenseur des droits humains, opposant politique et journaliste Abdulrahman AL-KHALIDI.

France, 18 octobre 2024 : ancienne figure du mouvement des Gilets Jaunes, désormais collaborateur parlementaire d’une députée LFI, Ritchy THIBAULT est interdit d’accès à l’Assemblée nationale – une mesure rarissime sous la Vème République. Dans une communication sur les réseaux sociaux, la CGT-CP, syndicat des collaborateurs parlementaires, affirme que « cet incident marque un précédent inédit pour l'ensemble des collaborateurs des collaboratrices parlementaires » et s'inquiète d'une « décision inédite à caractère discriminatoire ».

Liban / Israël, 16 octobre 2024 : dans le cadre de la guerre en cours entre l’État sioniste et le Hezbollah libanais, Tsahal bombarde deux bâtiments municipaux à Nabatiyeh (Sud-Liban) en plein conseil municipal : six personnes sont assassinées, dont le maire de la ville Ahmad KAHIL.

France, 10 octobre 2024 : pour tenter d’endiguer un mouvement social contre la vie chère prenant des formes par trop incontrôlables (blocage de routes, émeutes, autoréductions…), l’État français décrète un couvre-feu en Martinique : tous les déplacements sont interdits sur l’île entre minuit et 5 heures du matin. En outre, tous les attroupements, manifestations et rassemblements revendicatifs sont interdits jusqu’au 14 octobre (au moins).

Ukraine, 9 octobre 2024 : soupçonné d’avoir « volontairement quitté une unité militaire dans l’intention de se soustraire au service dans le cadre de la loi martiale », le militaire ukrainien Serhiy HNEZDILOV est arrêté par le régime de Kiev. Le 21 septembre 2024, ce soldat, initialement engagé volontaire, avait annoncé publiquement sur les réseaux sociaux qu’il quittait son unité sans y avoir été autorisé. Serhiy HNEZDILOV risque 12 ans d’emprisonnement.

Israël, 8 octobre 2024 : le journaliste indépendant américain Jeremy LOFFREDO est arrêté et détenu pendant quatre jours à la suite d’un reportage pour le média The Grayzone sur les frappes iraniennes contre plusieurs bases aériennes israéliennes. Dans un communiqué Carlos MARTINEZ DE LA SERNA, directeur des programmes du Comité pour la protection des journalistes déclare : « Nous sommes profondément préoccupés par l’arrestation du journaliste Jeremy Loffredo en Israël, qui met en évidence le niveau élevé de censure dans le pays depuis le début de la guerre. »

Liban / Israël, 27 septembre 2024 : pour assassiner le leader islamiste chiite Hassan NASRALLAH, l’armée israélienne largue 85 tonnes de bombes sur une zone densément peuplée de Beyrouth et rase tout un pâté d’immeubles. Il y a plusieurs centaines de morts et de blessés, dont de nombreux civils.

France, 24 septembre 2024 : après que le député LFI Raphaël Arnault se soit fendu d’un tweet pourtant en forme d’évidence (« Assassinat de Kanaks par les forces policières envoyées spécialement à 17 000 kilomètres »), le ministère de l’Intérieur catholique intégriste Bruno RETAILLEAU annonce dans La Grande interview Europe 1 – Cnews (deux médias appartenant à la galaxie du milliardaire d’extrême-droite Vincent BOLLORÉ) porter plainte contre le député LFI. RETAILLEAU affirme à cette occasion : « Toutes celles et ceux qui mettent une cible dans le dos de nos policiers, de nos gendarmes, me trouveront en travers de leur route. »

Cisjordanie / Israël, 22 septembre 2024 : des militaires israéliens masqués et lourdement armés effectuent une descente dans les locaux de la chaîne qatarie Al Jazeera à Ramallah (Cisjordanie occupée) et annoncent la fermeture de la chaîne pour une durée de 45 jours (au moins).

France, 20 septembre 2024 : contre toute attente, la justice relaxe le commissaire Grégoire CHASSAING, impliqué dans la mort par noyade de Steve MAIA CANICO à Nantes en 2019. Le commissaire CHASSAING a depuis été promu au rang de chef de circonscription à la police nationale de Lyon.

France, 19 septembre 2024 : deux hommes de 29 ans et 30 ans sont abattus par des gendarmes du GIGN lors d'une « opération » en Kanaky. Cela porte à 13 le nombre de morts depuis le mois de mai 2024 – début du mouvement de contestation des Kanaks contre la réforme du corps électoral sur l’île.

Russie, 19 septembre 2024 : en réaction au soutien de plus en plus affirmé de l’UE au régime de Kiev (cf. infra), le président de la Douma Vlatcheslav VOLODINE menace d’une guerre nucléaire et affirme : « pour votre information le temps d’un vol de missile [russe] Sarmat jusqu’à Strasbourg et de 3 minutes et 20 secondes. »

Union Européenne, 19 septembre 2024 : dans une résolution votée y compris par nombre de parlementaires de gauche (écologistes, sociaux-démocrates, etc.), le Parlement européen appelle les États de l’UE à « lever les restrictions » sur l’utilisation par l’Ukraine des armes occidentales contre des « cibles militaires » en Russie.

Liban / Israël, 17 et 18 septembre 2024 : dans le cadre d’une opération complexe montée par le Mossad, Israël fait exploser des centaines de « bipeurs » préalablement piégés avec des explosifs et censément détenus par des membres du Hezbollah libanais. Le bilan de cette vaste opération de terrorisme d’État – dont Israël est coutumier – est de 42 morts et 3 500 blessés, dont de nombreux civils.

Israël, 17 septembre 2024 : un projet de loi en cours d’examen à la Knesset vise à autoriser la police à ouvrir des enquêtes sur d’éventuelles incitations au terrorisme sur la base d’informations reçues par le biais de plaintes officielles « ou de toute autre manière », en s’affranchissant de l’approbation du Bureau du Procureur de l’État. Soutenu par l’extrême-droite, ce projet de loi, s’il se concrétise, servira à museler encore davantage toute velléité contestataire en provenance de la population arabe israélienne.

France, 17 septembre 2024 : les services du nouveau Premier ministre Michel BARNIER (LR) refusent de transmettre à Éric COQUEREL (LFI) et Charles DE COURSON (LIOT) les « lettres-plafonds » – des documents préparatoires au projet de loi de finances (austéritaire) – qu’ils étaient venus réclamer à Matignon. Respectivement président de la commission des finances de l’Assemblée nationale et rapporteur général du budget, COQUEREL et DE COURSON ont pourtant théoriquement un droit d’accès à ces documents.

France, 16 septembre 2024 : le nouveau gouvernement BARNIER choisit Simon BABRE, ancien préfet issu des rangs policiers, pour superviser le pôle « sécurité, justice, immigration », signant la disparition du poste de conseiller en charge de la justice – traditionnellement occupé par un magistrat. Pour le Syndicat de la magistrature (SM), cette nomination « témoigne d’une dévaluation extrêmement inquiétante, au plus haut sommet de l’État, de l’autorité judiciaire, gravement réduite à être au service de l’ordre public et de la répression. »

France, 13 septembre 2024 : voguant irrémédiablement dans un univers parallèle, Prisca THEVENOT, qui fût porte-parole du régime macroniste de janvier à septembre 2024, affirme dans une interview sur BFM TV que « le vote des Français [aux législatives de 2024] a été respecté ».

Cisjordanie / Israël, 6 septembre 2024 : Aysenur EZGI EYGI, citoyenne américano-turque âgée de 26 ans et militante pour les droits des Palestiniens au sein du International Solidarity Movement (qui prône des méthodes d’action non-violentes), est exécutée d’une balle dans la tête par un sniper de l’armée sioniste, lors d’une manifestation contre la colonisation près de Naplouse, en Cisjordanie occupée.

France, 4 septembre 2024 : l’infirmière Imane MAARIFI, qui avait témoigné à l'Assemblée nationale de la situation à Gaza où elle s’était rendue en mission avec une ONG, est placée en garde-à-vue. Elle est faussement accusée d'avoir proféré des insultes dans le cadre d’une campagne contre la tenue, le 8 septembre à Paris, du salon israélien de l’investissement et de l’immobilier. Il s’agit, dans les faits, de l’intimider et de la contraindre au silence au sujet de la situation en Palestine.

Brésil, 30 août 2024 : une décision de la Cour suprême interdit le réseau X (anciennement Twitter) au Brésil. Afin de garantir le respect de cette loi, la Cour suprême demande à l’Agence nationale des télécommunications (Anatel) de geler la plateforme dans les 24 heures. Ceux qui tenteront d’accéder à X via des VPN risqueront une amende de 50 000 reals brésiliens (soit environ 8 000 euros) par jour.

Argentine, 29 août 2024 : Leonardo Bertulazzi, ancien responsable des Brigades Rouges italiennes âgé aujourd’hui de 74 ans, est arrêté en Argentine où il avait fui et vivait, après la révocation de son statut de réfugié par le gouvernement argentin d’extrême-droite de Javier MILEI.

France, 24 août 2024 : Pavel DUROV, le fondateur russo-français de la messagerie Telegram est interpellé à son arrivée en France à l’aéroport du Bourget et placé en garde-à-vue – officiellement, dans le cadre d’une procédure accusant Telegram de complicité dans de nombreux dossiers liés au trafic de drogues, à l’apologie du terrorisme ou encore au cyberharcèlement.

France, 22 août 2024 : journaliste et militante au sein du FLN vietnamien durant les années 60 et 70, Tran TO NGA, aujourd’hui âgée de 82 ans, avait engagé une procédure judiciaire contre 14 entreprises américaines du secteur de la chimie ayant produit l’« agent orange » – herbicide déversé massivement sur le pays par la soldatesque américaine, responsable de millions de morts, de cancers et de malformations. À l’issue d’un jugement kafkaïen, la cour d’appel de Paris a confirmé que ces compagnies chimiques de sinistre réputation (Bayer - Monsanto, Dow Chemical…) ne pouvaient pas être poursuivies sur le sol hexagonal… et condamné Tran TO NGA à verser 1 500 euros à chacune d’entre elles.

France, 12 août 2024 : totalement décontractée du slip, la porte-parole du régime macroniste Prisca THEVENOT se prend pour Charles MAURRAS et décerne à LFI la « médaille d’or de l’anti-France ».

Turquie, 6 août 2024 : pour contourner la récente interdiction de facto d’Instagram (cf. Turquie, 2 août 2024), de nombreux internautes turcs se tournent vers les VPN. La réaction du régime d’ERDOGAN ne se fait pas attendre : l’accès aux applications VPN les plus populaires est, à son tour, bloqué.

Ukraine / Russie, 6 août 2024 : le régime de Kiev, soutenu par nombre de pays occidentaux, lance une offensive en Russie et occupe plus de 1 000 km² de territoire. Des dizaines de localités russes sont occupées et 120 000 personnes doivent fuir l’avancée de l’armée ukrainienne et sont déplacées. C'est la plus grande offensive d'une armée étrangère sur le sol russe depuis l’invasion de l’Union Soviétique par la soldatesque nazie lors de la Seconde Guerre mondiale.

Israël, 5 août 2024 : lors d’une conférence de presse, le ministre israélien des finances SMOTRICH affirme qu’il « serait justifié et moral de laisser mourir de faim deux millions de Palestiniens à Gaza pour libérer des otages. »

Turquie, 2 août 2024 : le régime islamiste d’ERDOGAN bloque l’accès à Instagram dans le pays.

France, 29 juillet 2024 : la chaîne Carrefour lance une expérimentation dans un de ses magasins parisiens visant à permettre aux consommateurs de régler leurs achats… avec la paume de leur main. Prochaine étape, la puce sous la peau ?

Israël, 29 juillet 2024 : une foule de militants fascistes, emmenée par des élus et des ministres ultranationalistes, fait violemment irruption dans la base militaire de Sde Teiman (désert du Néguev) pour protester contre l’arrestation de neuf réservistes, soupçonnés d’avoir violé un détenu palestinien.

France, 26 juillet 2024 : le président israélien Isaac HERZOG est officiellement invité à Paris par l’État français pour la cérémonie d’ouverture des JO. Pour justifier les massacres dans la bande de Gaza, ce même HERZOG avait déclaré en octobre 2023 : « nous devons comprendre qu’il existe un État [dans la bande de Gaza] qui a construit une machine du mal, juste à nos portes. C’est toute une nation qui est responsable. Ce n’est pas vrai cette rhétorique selon laquelle les civils ne sont pas conscients et ne sont pas impliqués, c’est absolument faux. Nous menons des opérations militaires selon les règles du droit international. Point à la ligne. Sans équivoque. Mais nous sommes en guerre. Nous défendons nos maisons. C’est la vérité. Et lorsqu’une nation protège son pays, elle se bat. Et nous nous battrons jusqu’à ce que nous leur brisions la colonne vertébrale. »

France, 23 juillet 2024 : huit militants écologistes sont interpellés et placées en garde-à-vue pour avoir collé des autocollants contre les Jeux Olympiques (« Les JO, c’est pas jojo ! ») dans le métro parisien. La RATP, en bon supplétif de l’État français, annonce en parallèle son intention de déposer plainte contre les militants.

France, 21 juillet 2024 : le bulletin municipal de la ville de Montauban (commune dirigée par Brigitte BARÈGES, LR apparentée RN) utilise une photo du Maréchal Pétain pour illustrer un article annonçant la traditionnelle fête de la Libération de la ville.

Allemagne / Israël, 19 juillet 2024 : l’équipementier Adidas retire la mannequin américano-palestinienne Bella HADID de sa dernière campagne de pub, après notamment des pressions de l’ambassade d’Israël à Berlin. En bon idéologue sioniste assimilant toute critique de l’État d’Israël ou de sa politique à de l’antisémitisme, l’ambassadeur israélien en Allemagne Ron PROSOR avait ainsi affirmé : « Devinez qui est le visage de la campagne [d’Adidas] ? Bella Hadid, un mannequin d’origine palestinienne qui a l’habitude de propager l’antisémitisme et d’appeler à la violence contre les Israéliens et les juifs. »

Tunisie, 18 juillet 2024 : à trois mois d’une élection présidentielle programmée, Lofti MRAÏHI – secrétaire général de l’UPR, parti de gauche opposé au président SAÏED – est condamné à huit mois de prison ainsi qu’à une peine d’inéligibilité à vie.

Royaume-Uni, 18 juillet 2024 : cinq militants britanniques de Just Stop Oil sont condamnés à quatre et cinq ans d’emprisonnement pour avoir, à la suite d’un appel Zoom, organisé le blocage du périphérique autoroutier de Londres fin 2022.

Dictature, Work in progress, #11

Ukraine, 14 juillet 2024 : souhaitant échapper à l’absurde boucherie en cours, quatre soldats ukrainiens désertent et tentent de franchir à pied la frontière avec la Moldavie. Ils sont repérés par des garde-frontières ukrainiens, qui tuent l’un d’entre eux.

France, 12 juillet 2024 : le rectorat de l’académie de Lyon ouvre une enquête – pour des soupçons de manquement à l’obligation de neutralité d’une enseignante – après que la députée écologiste Marie-Charlotte GARIN a reçu en cadeau de la part de jeunes élèves une banderole appelant notamment à « combattre le RN ». Cette chasses aux sorcières (antifascistes) en dit long sur le penchant idéologique des autorités étatiques dans le département du Rhône – bastion du néonazisme hexagonal depuis plusieurs décennies.

France, 9 juillet 2024 : à la suite d’une plainte de l’Organisation Juive Européenne (OJE, connue pour avoir porté plainte aussi contre Rima HASSAN, Mathilde PANOT ou encore Guillaume MEURICE), l’universitaire et chercheur François BURGAT (pro-palestinien qui, certes, ne fait aucunement mystère de sa proximité avec l’islam politique) est placé en garde-à-vue pour une présumée « apologie du terrorisme ».

Russie, 5 juillet 2024 : à la suite de pressions d’un État russe soucieux de verrouiller encore davantage internet, la société APPLE retire les versions mobiles des VPN présents au sein de son « Apple Store ». Au total, ce sont 25 applis VPN qui sont supprimées du App Store.

France, 4 juillet 2024 : dans un entretien à Mediapart, le dirigeant du syndicat policier Alliance Fabien VANHEMELRYCK déclare : « Il faut arrêter de diaboliser le RN et le syndicat. Plus vous le faites, plus on gagne de voix […] Même mes collègues musulmans en ont marre des raclures, des nuisibles, des jeunes d’origine étrangère dans les quartiers populaires [...] qui font chier et qui ne sont jamais sanctionnés. »

France, 3 juillet 2024 : ayant (un peu trop) anticipé la victoire du RN au second tour des législatives, le site d’extrême-droite « Réseau Libre » publie une liste de 97 avocats réputés anti-RN « à éliminer ». Le site précise : « Ce ne sont pas les seuls, c’est la grande majorité des avocats qu’il est nécessaire de neutraliser […] Imaginons tous ceux de cette liste retrouvés dans un cul de basse-fosse ou simplement “disparus”. La peur changera de camp ! »

France, 29 juin 2024 : un policier hors service commet un crime raciste avec son arme de service en abattant Amar SLIMANI, un sans domicile fixe algérien, de sept balles dont deux dans le dos et une dans la tête. Visiblement très content de son acte, le condé a ensuite pris deux photos de la victime avec son téléphone portable.

France, 28 juin 2024 : une soirée intitulée « Ausländer Raus » (« Les étrangers dehors », en allemand) avait été annoncée pour le 28 juin dans un bar rouennais tenu par l’extrême-droite. Un arrêté municipal interdisant cette soirée ayant été pris, les organisateurs contestent l’arrêté en référé. Dans un numéro de mauvaise foi de haute voltige, le juge administratif leur donne raison (#NéonazisJugesTrueLove), arguant, d’une part, que le trouble à l’ordre public résultant d’une atteinte à la dignité humaine n’est pas caractérisé et, d’autre part, qu’il n’est pas établi que « le slogan Ausländer Raus ayant donné son titre à la soirée organisée le 28 juin 2024 par l’association Union normande de France provienne, même de façon probable, de la propagande ou de chants diffusés pendant le régime national-socialiste. » Outre son caractère xénophobe (donc délictuel), il ne fait pourtant aucun doute que ce slogan est une adaptation contemporaine du slogan nazi « Juden Raus » (« Les juifs dehors »), dont le IIIème Reich avait même fait un jeu de société.

Slovaquie, 27 juin 2024 : après une tentative d’assassinat visant le Premier ministre Robert FICO, le parlement slovaque vote une loi restreignant grandement la liberté de manifestation. La loi spécifie divers motifs de refus, d’interdiction ou d’annulation des rassemblements publics. Ainsi, les manifestations devant les habitations seront interdites. Elles pourront également être interdites si elles sont prévues à proximité du domicile d’une personne dont la profession ou la fonction est directement liée à l’objet du rassemblement. En outre, les manifestations devraient également être proscrites s’il existe un risque d’affrontement entre les participants de divers rassemblements concurrents. Histoire de joindre l’utile à l’agréable, la nouvelle loi permet aussi aux présidents du parlement ainsi qu’aux premiers ministres ayant exercé plus de deux mandats électoraux complets de bénéficier de gardes du corps et… d’un salaire à vie.

France, 26 juin 2024 : le Canard Enchaîné publie un article révélant comment le commandant de la quatrième compagnie de CRS (la « CRS4 »), ayant tenté de dénoncer la dérive d’extrême-droite d’une partie de ses troupes, est victime d’une cabale impliquant l’IGPN et la justice. Placé en garde-à-vue à la suite d’une dénonciation fantaisiste, le commandant sera même interrogé sur son éventuelle appartenance à une loge maçonnique. Le Canard révèle aussi le contenu xénophobe et antisémite des échanges sur une boucle WhatsApp de la CRS4 (contenu qui, lui, n’a fait l’objet d’aucune investigation de la part des autorités idoines).

Kenya, 25 juin 2024 : la population se mobilise en masse pour protester contre la loi de finances 2024-2025 prévoyant des mesures d’austérité (TVA de 16 % sur le pain, taxe annuelle de 2,5 % sur les véhicules particuliers, etc.) et demander le départ du président RUTO. À Nairobi notamment, la réponse du régime est sans pitié : internet est coupé dans l’essentiel de la capitale et les forces répressives tirent à balles réelles sur les protestataires. 13 morts et 160 blessés sont à déplorer.

Russie, 25 juin 2024 : la Russie bloque l'accès à 81 médias européens, dont notamment les sites du Monde et de l'AFP. Cette décision est présentée par le régime de POUTINE comme une mesure de rétorsion à la suite de la décision de l'Union européenne d'interdire quatre médias d'État russes.

sraël, 25 juin 2024 : la Cour suprême israélienne ordonne la conscription des étudiants ultra-orthodoxes en écoles talmudiques, jusqu'ici exemptés de service militaire.

France, 21 juin 2024 : sur un marché de la Seyne-sur-Mer, Frédéric BOCCALETTI, candidat RN aux législatives, fait campagne aux côtés d’autres militants d’extrême-droite. Un militant macroniste également présent brandit une pancarte – au demeurant très factuelle – sur laquelle il est inscrit : « Ancien libraire négationniste, [Boccaletti] a vendu des livres affirmant que les camps de concentration n’ont jamais existé. » Dans un réflexe pavlovien, les militants RN appellent trois policiers situés à proximité (#FlicsFafsTrueLove) : les condés demandent au macroniste de ranger sa pancarte, et ne le laissent pas partir avant de s’être enquis auprès du parquet des éventuelles poursuites pénales à son encontre. Instantané d’une époque et d’une société : une police en roue libre, prête y compris à s’attaquer à un droitard macroniste « coupable » d’être un peu trop critique à l’encontre de son concurrent néo-nazi…

France, 19 juin 2024 : après avoir couvert une action militante au siège d’EXXELIA – entreprise au cœur d’une information judiciaire pour complicité de crime de guerre dans la bande de Gaza –, une journaliste de Blast est interpellée, placée 32 heures en GAV, et finalement libérée sans aucune charge contre elle.

France, 11 juin 2024 : à la suite de sa plaisanterie sur NETANYHAOU – qualifié de « nazi, mais sans prépuce » – et après une forte campagne de pression des réactionnaires (sionistes, néo-nazis, macronistes...), l’humoriste Guillaume MEURICE est licencié pour « faute grave » (!) par Radio France.

France, 11 juin 2024 : à Nancy, une dizaine de néo-nazis cagoulés et pour certains matossés parviennent sans encombre aux abords d’une manifestation antifasciste dont ils tentent – en bons auxiliaires de police – de bloquer la progression. Jusqu’à présent spectateurs passifs, les flics se décident opportunément à intervenir quand le rapport de force tourne en défaveur des consanguins (#FlicsFafsTrueLove), qui finissent par se réfugier derrière un cordon de CRS.

France, 8 juin 2024 : Mediapart révèle que le colonel LANDAIS, qui commandait le groupement départemental de gendarmerie de Maine-et-Loire, a été écarté de ses fonctions après avoir alerté la justice quant à l’existence, dans le département, d’un trafic d’armes impliquant plusieurs gendarmes proches de l’extrême-droite.

France, 7 juin 2024 : dans le cadre des investigations sur le naufrage d’une embarcation de migrants qui a fait 27 morts dans la Manche en 2021 – investigations qui ont abouti à la mise en examen de sept militaires pour non-assistance à personne en danger –, Le Monde révèle que, par mesure de rétorsion à l’encontre de ces gendarmes de la Section de Recherches (SR) jugés trop zélés, la haute hiérarchie militaire envisage des sanctions ainsi que la suppression de 40 % des effectifs de la SR de la gendarmerie maritime.

France, 3 juin 2024 : dans une scène risible digne des régimes vénézuélien ou nord-coréen, le Premier ministre Gabriel ATTAL s’invite inopinément dans le plus grand des calmes sur un plateau de Radio France, afin d’y apporter son soutien à Valérie HAYER – tête de liste du régime macroniste aux élections européennes du 9 juin 2024.

Israël, 3 juin 2024 : plusieurs ONG alertent sur l’existence, dans le camp militaire de Sde Teiman, d’un « Guantanamo israélien » au sein duquel les détenus palestiniens sont torturés. Un médecin israélien qui y a travaillé témoigne sur France Culture : « Je souhaite que l'on ferme Sde Teiman, les détenus ne sont pas traités comme des êtres humains. Il y a entre 15 et 20 détenus. Les patients n'ont pas de nom. Ils sont tous attachés de la même façon, ils ont les yeux bandés, ils sont nus, ils portent des couches. C'est de la torture physique et psychologique. »

Turquie, 3 juin 2024 : deux mois après son élection, le maire de Hakkari (Kurdistan), Mehmet SIDDIK AKIS – membre du Parti de la Démocratie et de l’Égalité des Peuples (DEM) – est révoqué, arrêté par le régime d’ERDOGAN, et condamné à dix-neuf ans et six mois de prison.

France, 31 mai 2024 : un article de Mediapart révèle que Laurent FABIUS, président du Conseil constitutionnel, a tenté d’empêcher la tenue d’un colloque, organisé par des avocats parisiens, dont la thématique questionnait l’indépendance du Conseil constitutionnel. Dans un courrier envoyé au bâtonnier de Paris Maître Pierre HOFFMAN, FABIUS est même allé jusqu’à demander que le conseil de l’ordre des avocats soit saisi.

France, 29 mai 2024 : pour avoir brandi un drapeau palestinien à l’Assemblée nationale, le député LFI des Bouches-du-Rhône Sébastien DELOGU est exclu des travaux de l’hémicycle pour quinze jours de séance et privé d’une partie de son indemnité parlementaire.

Suède, 29 mai 2024 : une proposition de loi portée par le gouvernement suédois de droite – soutenu par l’extrême-droite – vise à obliger les fonctionnaires à dénoncer aux autorités toute personne sans-papier avec qui ils seraient en contact.

Israël, 28 mai 2024 : une enquête du quotidien britannique The Guardian et du site d’information israélien +972 révèle qu’Israël mène depuis une décennie une « guerre de l’ombre » contre la Cour pénale internationale (CPI). Cette guerre inclut notamment de l’espionnage, le classement comme organisations terroristes de six ONG palestiniennes coopérant avec la CPI, et des menaces directes – formulées notamment par Yossi COHEN, chef du Mossad de 2016 à 2021 – à l’encontre de membres éminents de la CPI.

Israël, 21 mai 2024 : Israël saisit une caméra et du matériel de diffusion appartenant à Associated Press, accusant l'agence de presse d'avoir violé une nouvelle loi sur les médias en fournissant des images à Al Jazeera (cf. Israël, 5 mai 2024).

Russie, 20 mai 2024 : un homme est condamné à 25 ans de prison par un tribunal militaire russe pour avoir voulu incendier un centre de recrutement de l’armée en Sibérie.

France, 13 mai 2024 : confronté à un mouvement de protestation massif en Kanaky à la suite d’une tentative de réforme du corps électoral, le régime macroniste use des méthodes de répression coloniales les plus brutales : l’état d’urgence est déclaré, et huit personnes sont tuées par les forces répressives et les milices dites « loyalistes ». Le réseau social TikTok est, en outre, interdit dans tout l’archipel. Le 19 juin, onze militants indépendantistes – dont Christian TEIN, dirigeant de la cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) – sont arrêtés et placés en GAV. Sept partent ensuite en détention provisoire en métropole.

États-Unis, 13 mai 2024 : à son arrivée en avion sur le sol américain, l’historien israélien Ilan PAPPÉ – auteur de l’ouvrage Le Nettoyage ethnique de la Palestine – est intercepté par le FBI, et son téléphone lui est confisqué. Ilan PAPPÉ est interrogé durant deux heures concernant ses opinions sur le conflit israélo-palestinien. Il lui est notamment demandé s’il soutient le Hamas, s’il considère les opérations militaires de l’armée israélienne dans la bande de Gaza comme un « génocide » et s’il a une solution à proposer au conflit israélo-palestinien (!).

Dictature, Work in progress, #10

France, 11 mai 2024 : à Paris, Valérie HAYER, tête de liste du régime macroniste aux élections européennes, se fait photographier tout sourire aux côtés de quatre boneheads (dont certains portent des t-shirts avec des slogans et graphies d’inspiration hitlérienne), le weekend de la traditionnelle manifestation faf annuelle dans la capitale organisée par le C9M. Devant le scandale, HAYER ose une explication amusante à défaut d’être crédible : elle n’avait pas reconnu que les nazis étaient bien des nazis ! Interrogée ensuite sur RTL, elle commettra ce lapsus révélateur : « J’ai toujours défendu… combattu l’extrême-droite. »

Ukraine, 8 mai 2024 : dans une forme de parallélisme saisissant avec les pratiques ayant déjà cours en Russie, les députés ukrainiens votent un projet de loi visant à permettre à certains détenus ukrainiens de réduire leurs peines de prison à condition de s’engager dans l’armée du régime de Kiev. Entre 15 000 et 20 000 détenus pourraient être concernés par la mesure.

Hongkong, 8 mai 2024 : la justice interdit le chant Glory to Hong Kong popularisé pendant les grandes manifestations de 2019. Les autorités locales – inféodées au régime totalitaire chinois – vont demander son retrait aux plateformes internet. Dans une forme d’hommage involontaire à cette œuvre, le tribunal affirme dans sa décision : « Le compositeur du chant souhaitait en faire une 'arme' et c'est ce qu'il est devenu […] [Le chant] a servi d'impulsion pour déclencher les manifestations violentes qui tourmentent Hong Kong depuis 2019. Il est puissant pour susciter des émotions parmi certaines fractions de la société. »

France, 7 mai 2024 : il est annoncé la non-reconduction pour un second mandat du PDG de la SNCF Jean-Pierre FARANDOU. Ce dernier est jugé « coupable » par le ministre de l’Économie Bruno LE MAIRE d’avoir signé avec les syndicats de l’entreprise un accord sur les retraites anticipées prétendument trop favorable aux cheminots.

Russie, 6 mai 2024 : dans un contexte extrêmement inquiétant de montée des tensions nationalistes (cf. Royaume-Uni, 3 mai 2024 ; Lettonie, 1er mai 2024), le régime de Moscou affirme, par le biais d’un communiqué de son ministère des affaires étrangères, qu’il n’hésitera pas à frapper les équipements militaires britanniques en Ukraine et « au-delà ».

Israël, 5 mai 2024 : le gouvernement israélien décide unilatéralement de la fermeture des bureaux de la chaîne de télévision Al Jazeera, prétextant qu’elle constituerait une menace pour la sécurité du pays. L’ONU dénonce une « décision faisant reculer la liberté de la presse ».

Royaume-Uni, 3 mai 2024 : dans une interview à Reuters, le secrétaire d’État britannique aux affaires étrangères (et ancien premier ministre) D. CAMERON affirme que son pays a donné le droit au régime de Kiev de se servir des armes fournies pour frapper le territoire de la Russie. Il affirme : « De la même façon que la Russie frappe l’Ukraine, il est tout à fait compréhensible que l’Ukraine ressente le besoin de se défendre. »

France, 2 mai 2024 : alors que la procédure judiciaire ouverte à son encontre après qu’il ait qualifié le criminel de masse NETANYAHOU de « nazi sans prépuce » a (fort heureusement) débouché sur un classement sans suite (cf. France, 21 novembre 2023), l’humoriste Guillaume MEURICE réitère sa plaisanterie sur France Inter le 28 avril. Cela lui vaut d’être suspendu par la direction de Radio France, dans l’attente du prononcé d’une sanction pouvant aller jusqu’au licenciement.

Lettonie, 1er mai 2024 : Baiba BRAZE, ministre lettone des affaires étrangères (et ancienne secrétaire générale adjointe de l’OTAN), révèle que le régime de Kiev a reçu de la part de certains pays occidentaux l’autorisation de frapper directement le territoire russe avec les armes fournies. Selon elle, « l’Ukraine n’a pas seulement besoin de défense aérienne ou de munitions, elle a également besoin d’une capacité de frappe de précision en profondeur. »

France, 30 avril 2024 : la juriste franco-palestinienne et candidate LFI aux élections européennes Rima HASSAN est convoquée à la direction régionale de la police judiciaire de Paris pour des faits présumés d’« apologie du terrorisme » (cf. aussi France, 3 février 2024).

Italie, 22 avril 2024 : pour commémorer la libération de l’Italie en 1945, l’écrivain Antonio SCURATI, connu pour sa série de romans sur MUSSOLINI, devait lire sur la RAI un texte dénonçant l’incapacité de l’extrême-droite au pouvoir à se rallier au socle antifasciste. Son intervention a finalement été annulée par le groupe audiovisuel public.

Union Européenne, 21 avril 2024 : dans un appel commun à caractère public, les polices des États membres de l’UE demandent aux gouvernements de permettre le contournement des outils protégeant le secret des communications sur les plates-formes comme WhatsApp, Signal, etc.

France, 19 avril 2024 : à la suite d’une plainte déposée contre lui par DARMANIN en personne, le militant syndical Olivier CUZON est entendu par les flics pour « diffamation et injure publiques envers la gendarmerie nationale et la police nationale ». Il est reproché à ce militant d’être directeur de la publication du journal du syndicat Sud-Education dans le Finistère. Dans un de ses numéros, ce journal se demandait avec pertinence s’il ne fallait pas voir dans les classes « défense et sécurité globale » une « forme d’endoctrinement, un patriotisme désuet et résolument réactionnaire ? », poursuivant : « Ce questionnement est important quand on connaît la culture droitière, misogyne et homophobe sous de trop nombreux képis. » L’article se fondait pourtant sur différentes affaires évoquées dans la presse bourgeoise concernant « l’existence de groupuscules nazis dans certaines casernes [et de] groupes de discussions racistes des policiers et gendarmes. »

France, 18 avril 2024 : le préfet du Nord interdit un meeting commun J.-L. MÉLENCHON / R. HASSAN qui devait se tenir à Lille.

France, 15 avril 2024 : Mediapart révèle que l’immonde Aurore BERGÉ a annulé le recrutement d’une fonctionnaire contre l’avis de sa propre administration. La personne nommée « directrice régionale déléguée aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes » de la région Centre-Val de Loire a finalement été écartée car Aurore BERGÉ (ou, plus vraisemblablement, la police politique) a exhumé un engagement politique de cette fonctionnaire en faveur de… Benoît HAMON (bouh..!). Ironiquement, on notera que BERGÉ est la ministre chargée de la lutte… contre les discriminations.

Ukraine, 11 avril 2024 : dans sa recherche effrénée de chair à canon, le parlement ukrainien vote une nouvelle loi facilitant le processus de recrutement des autorités et imposant des sanctions contre les réfractaires : « les citoyens ukrainiens de 18 à 60 ans sont désormais tenus de mettre à jour leurs informations d’identification auprès des autorités. Ceux qui se trouvent à l’étranger et qui n’auront pas actualisé leurs documents militaires ne pourront pas bénéficier de services consulaires et recevoir des passeports. En outre, les amendes pour les réfractaires à la mobilisation seront augmentées. Ces derniers pourront aussi se faire retirer leurs permis de conduire » (Le Monde, 11 avril 2024).

France, 10 avril 2024 : prétextant la réception d’un courriel menaçant, la présidence de l’université Rennes 2 annule la réunion publique de J.-L. MÉLENCHON (LFI) qui devait se tenir au sein du campus.

France, 8 avril 2024 : l’État français mobilise ses flics dit « d’élite » pour arrêter 17 présumés militants écologistes et les livrer à la SDAT, non sans avoir au passage défoncé quelques portes (et traumatisé quelques personnes) par erreur. Il est piquant de voir l’État français mobiliser la fine fleur de l’antigang et de l’antiterrorisme pour traquer des écolos à qui il est reproché d’avoir porté atteinte aux intérêts du groupe LAFARGE, quand on sait que ce dernier était un des argentiers de l’État Islamique.

Équateur, 5 avril 2024 : sur ordre du président (Alliance démocratique nationale / droite) Daniel NOBOA, les flics équatoriens pénètrent au sein de l’ambassade du Mexique à Quito et y kidnappent Jorge GLAS, un ancien vice-président (social-démocrate) qui s’y était réfugié et à qui le Mexique venait pourtant d’accorder l’asile politique. À la suite de cette violation du droit international et de la souveraineté de l’État mexicain, Mexico rompt ses relations diplomatique avec le régime équatorien.

France, 3 avril 2024 : après plusieurs annonces non suivies d’effet, le ministre de l’Intérieur d’extrême-droite DARMANIN met finalement ses menaces à exécution et procède par décret à la dissolution de la Défense collective de Rennes, groupe militant spécialisé dans la défense juridique au sein du mouvement social rennais.

Ukraine, 2 avril 2024 : ZELENSKY signe trois lois visant respectivement à baisser l’âge légal de la mobilisation de 27 ans à 25 ans, créer un registre électronique des conscrits et obliger les hommes précédemment considérés comme « partiellement aptes » à repasser devant une commission médicale.

France, 22 mars 2024 : à la suite d’une « une » qui a déplu à l’Élysée, le chef de la rédaction du quotidien La Provence (appartenant à Rodolphe SAADÉ, dirigeant du groupe CMA CGM, et proche du président MACRON) est mis à pied. Après une grève des journalistes de La Provence qui empêche la parution du quotidien durant trois jours, le chef de la rédaction est finalement réintégré.

France, 18 mars 2024 : sous couvert de lutter contre l’addiction aux écrans, la haine en ligne et la pollution liée au numérique, l’ancienne ministre de l’Éducation nationale Najat VALLAUD-BELKACEM propose de « rationner » l’usage d’internet, en limitant son utilisation à 3 Go par personne et par semaine.

France, 24 février 2024 : au salon de l’agriculture, le militant Gilet Jaune Ritchy THIBAULT est interpellé après avoir lancé à l’adresse du président : « L’éborgneur, n’oublie jamais que nous sommes dans le pays de la Révolution française, le pays qui fait tomber la tête des monarques ! » Il passe 46 heures en GAV. Le directeur adjoint de cabinet du président de la République ayant porté plainte contre Ritchy THIBAULT au nom de MACRON, le militant GJ sera jugé en août 2024 pour menaces de mort sur personne investie d’un mandat électif public, dans l’exercice ou du fait de ses fonctions.

France, 21 février 2024 : poursuivant son projet guerrier mortifère sous prétexte de « soutien à l’Ukraine », MACRON affirme en « off » à des journalistes du Monde que « de toute façon, dans l’année qui vient, [il va] devoir envoyer des mecs à Odessa. »

Israël, 21 février 2024 : dans une envolée lyrique à tonalité génocidaire d’une grande franchise, May GOLAN, politicienne du Likoud, prononce un discours à la Knesset dans lequel elle se dit « fière des ruines de Gaza » et fière de ce que « chaque bébé [palestinien], même dans quatre-vingts ans, dira à ses petits-enfants ce que les Juifs ont fait. »

France, 17 février 2024 : interrogée par une journaliste de France Culture lui demandant quelles libertés nouvelles MACRON avait apporté aux salariés hexagonaux, Dominique FAURE, ministre déléguée des collectivités et de la ruralité, commence par un très long silence. Puis elle fait ensuite cette réponse en forme d’aveu : « Il a déjà respecté toutes les libertés, la liberté de manifester, la liberté de pas être d’accord. »

Russie, 8 février 2024 : la commission électorale centrale interdit à Boris NADEJDINE de se présenter à l’élection présidentielle russe de mars 2024. Il s’agissait du dernier candidat un tant soit peu indépendant du régime – et opposé à la guerre – encore en lice.

France, 7 février 2024 : dans un article de Mediapart, l’on apprend que, après à peine dix minutes de débat, « les députés ont voté une modification des règles de procédure en cas de diffamation ou d’injure, mais uniquement si le plaignant est élu ou candidat à une élection. Une modification qui remet en cause la loi de 1881 sur la presse. » Les politicards savent décidément se protéger...

Salvador, 4 février 2024 : le président sortant Nayib BUKELE et son parti remportent respectivement les élections présidentielle et législatives au prix de fraudes massives. BUKELE s’était représenté à l’issue de son mandat alors que la constitution du Salvador l’interdit pour un président sortant. De plus, pour la première fois depuis sa création en 1992, le tribunal supérieur électoral (TSE) s’est révélé incapable de donner un résultat préliminaire le soir des élections présidentielle et législatives : après un comptage de seulement 5 % des votes pour les députés et de 30 % pour la présidence, les dysfonctionnements étaient tels que le TSE a préféré purement et simplement supprimer sa page internet.

France, 3 février 2024 : en raison de la présence de la juriste franco-palestinienne Rima HASSAN parmi les nominées – présence dénoncée par un certain nombre de groupes réactionnaires / sionistes –, la cérémonie en l’honneur des « 40 femmes de l’année 2023 » du magazine économique Forbes France est annulée.

Sénégal, 3 février 2024 : à quelques heures du début officiel de la campagne présidentielle, le président Macky SALL annonce le report sine die du scrutin. La répression des manifestations de protestation qui s’ensuivent fait trois morts, et le régime coupe l’accès à internet depuis les téléphones portables dans tout le pays.

France, 1er février 2024 : alors que, depuis la loi sur l’immigration de 2018, dite « loi Collomb », un régime dérogatoire unique et très restrictif s’applique à Mayotte en matière de droit du sol, DARMANIN annonce un nouveau durcissement de ce régime. L’objectif est de donner à Mayotte un statut d’extraterritorialité afin que le droit du sol n’ait plus à s’y appliquer. S’engouffrant dans la brèche, les (autres) partis d’extrême-droite demandent immédiatement une extension de ce dispositif à l’ensemble du territoire français.

Finlande, 1er février 2024 : au moins 300 000 travailleurs des secteurs public et privé prennent part à une grève contre les mesures austéritaires et liberticides de la coalition droite / extrême-droite au pouvoir. Cette dernière prévoit de limiter l’exercice du droit de grève au moyen d’une loi dite sur la « paix au travail » qui entend borner les arrêts du travail à vingt-quatre heures, accroître les amendes pour les mouvements sociaux jugés illégaux et restreindre les marges de manœuvre de l’Institut de médiation lors des conflits sociaux. Le gouvernement prévoit, en outre, d’instaurer un jour de carence, de diminuer le montant des allocations chômage, des aides au logement et de la rémunération du congé parental, et de supprimer l’aide à la formation des adultes.

France, 30 janvier 2024 : dans un discours de politique générale à tonalité vichyste, le nouveau premier ministre Gabriel ATTAL fait l’apologie du travail, de l’armée et de l’autorité (« Dès le plus jeune âge, il faut en revenir à un principe simple : ‘tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies, tu défies l'autorité, tu apprends à la respecter’. »). Les mineurs de moins de 16 ans ayant commis des délits pourront écoper de peines de « travaux d’intérêt éducatif » et / ou être envoyés en internat. Les parents d’enfants ayant commis des délits pourront être condamnés à des TIG. Le salaire au mérite – c’est-à-dire la prime au larbinage – sera par ailleurs généralisé dans la fonction publique.

Cisjordanie / Israël, 30 janvier 2024 : en violation des conventions de Genève, trois Palestiniens sont exécutés avec des pistolets silencieux dans leurs lits au sein de l’hôpital Ibn Sibna, à Jénine, par des forces spéciales de l’État sioniste, venues grimées en médecins et en patients. La classe…

France, 26 janvier 2024 : vote définitif par la minorité présidentielle – à laquelle il faut ajouter les voix du RN et de LR – d’une loi dite « immigration ». Cette loi reprend l’essentiel des antiennes historiques de l’extrême-droite sur la question migratoire. Marine Le Pen constate ainsi qu’« il est inscrit dans cette loi la priorité nationale » et revendique donc à bon droit une « victoire idéologique » du RN.

Russie, 24 janvier 2024 : la Douma adopte en première lecture une loi permettant de confisquer les biens des personnes critiquant la guerre en Ukraine et, plus généralement, des opposants. Trente délits ou crimes sont concernés, ayant pour l’essentiel une dimension politique ou explicitement liés à la guerre en Ukraine, parmi lesquels : sabotage, contrebande, désertion, diffusion de fausses informations sur l’action de l’armée, appels au séparatisme, appels à l’extrémisme, appels à des actions menaçant la sécurité de l’État, participation à une organisation indésirable ou extrémiste.

Allemagne, 23 janvier 2024 : le chercheur Taqadum AL-KHATIB est convoqué par la police allemande pour avoir écrit sur Twitter / X que « avoir survécu à un génocide ne vous donne pas le droit d’en commettre un autre. »

Royaume-Uni, 14 janvier 2024 : six militants pro-palestiniens sont arrêtés par la police britannique, car ils prévoyaient de perturber l’ouverture de la Bourse de Londres. Leur arrestation a été permise car ce groupe pro-palestinien avait été infiltré par un journaliste du tabloïd Daily Express, qui l’a dénoncé à la police… Les journaflics n’ont jamais aussi bien porté leur nom !

Israël, 3 janvier 2024 : le média Zman Israël révèle qu’Israël mène des discussions secrètes avec le Congo en vue d'une réinstallation « volontaire » des Palestiniens de Gaza dans ce pays. Des pourparlers avec d'autres pays sur le même sujet seraient également en cours. Le 1er janvier, NETANYAHOU avait lui-même indiqué lors d’une réunion du Likoud qu’il s’efforçait de faciliter la migration « volontaire » des Gazaouis vers d’autres pays : « Notre problème est de trouver des pays prêts à les accueillir nous y travaillons. »

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