Refusons des cendres au fond des urnes

Communiqué n°27 - Mai 2014

Le suffrage universel, c'est le droit pour le citoyen de posséder 1/1460ème, ou 1/1461ème (les années bissextiles), du pouvoir qu'il devrait avoir : c'est-à-dire un bulletin de vote tous les quatre ans. L'autorité, elle s'exerce tous les jours.

Maurice Lucas, Germinal,
16 mai 2017

Di Rupo541, c'est le nombre de jours qu'il aura fallu attendre pour que le gouvernement Di Rupo Ier entre en fonction après les élections du 13 juin 2010. Ce fait constitue la plus grave crise institutionnelle de l'histoire contemporaine européenne. Ainsi le 25 mai prochain, vous êtes de nouveau appelés aux urnes, votre vote visera à renouveler la représentation belge au sein du Parlement Européen, ainsi que la représentation au sein de la Chambre des représentants et des différents parlements régionaux de ce pays. Ces mêmes parlements où meurt la véritable démocratie chaque jour. De même, l'on tente de nous faire croire que ne pas voter c'est cracher sur la mémoire de ceux qui se sont battus pour que nous ayons ce fameux droit de vote ; de même l'on tente de nous faire croire que ne pas voter... c'est soutenir le plus fort. La crise politique aujourd'hui présente (menace séparatiste), couplée à la crise écologique (réchauffement climatique) sur fond de crise économique, n’est que l'expression d'un monde au bord du gouffre : celui de la propriété privée des moyens de production. En définitive, la montée en puissance du particularisme identitaire s'exprimant au travers la percée électorale de la N-VA n'est rien d'autre que la conséquence d'un prolétariat amorphe hésitant à mener le combat. Aucun des partis politiques se présentant aux élections, de la capitularde extrême gauche à la braillarde extrême droite, ne s'attaque au véritable problème, c'est-à-dire le capitalisme. Aucun ne vise à la socialisation des moyens de production, aucun ne s'attaque à l’actuel système basé sur la VALEUR, pour le remplacer par une société débarrassée de l'économie où l'humanité vivrait librement dans l'égalité sociale.

BREF RAPPEL HISTORIQUE : LA GREVE DE MASSE D'AVRIL 1893 EN BELGIQUE

Grève en BelgiqueA l'époque, le suffrage censitaire -mode de suffrage dans lequel seuls les citoyens dont le total des impôts directs dépasse un seuil, appelé cens, sont électeurs-, permettait à la clique conservatrice du parti clérical de garder le pouvoir à elle seule. Ce qui donnait un gouvernement largement réactionnaire repoussant toujours à plus tard la révision du mode de scrutin. C'est lors de pourparlers au sein du gouvernement abordant le thème d'un autre mode d'élection que le POB -Parti Ouvrier Belge- appela à la grève générale ; ceci dans l'espoir d'influencer le vote en faveur du suffrage universel, misant de fait sur la pression que le prolétariat en lutte exercerait sur le gouvernement. Une fois la grève déclenchée, la réponse de celui-ci ne se fit pas attendre et l'envie de "punir" les grévistes se fit jour ; les pourparlers sur un autre mode de scrutin furent alors, bien entendu, reportés. Mais cela était sans compter sur la détermination des masses. La grève s'étendit alors de plus belle et à un tel point que les activités économiques du pays en furent perturbées. Si bien que dans les milieux d’affaires, certains commencèrent à grincer des dents, allant jusqu'à dire à haute voix qu'il était sans doute plus raisonnable de satisfaire les aspirations des masses plutôt que de courir à la catastrophe. La perspective d'utiliser l'armée pour écraser les grévistes n'enchantait guère la bourgeoisie, la majorité parlementaire finit donc par plier et vota le projet de loi. C'est ainsi que l'on en vint au vote plural qui était à l'époque un compromis entre le suffrage censitaire et le suffrage universel afin de limiter l'impact de ce dernier. Toutefois, il va de soi que cet élargissement du droit de vote était uniquement masculin, les femmes n'auront ce droit que des années plus tard ! Une fois la domination du capitalisme suffisamment assurée, la bourgeoisie était prête à concéder quelques droits démocratiques. Le prolétariat avait obtenu une victoire, mais cette victoire fut acquise par une action politique : la grève de masse. Pour l'époque ce fût une véritable avancée. Les "bureaucrates" du POB s'en attribuèrent tous les mérites. Mais une chose était claire pour tout regard qui se veut critique : le véritable pouvoir de changement est le prolétariat en lutte. Cette vérité est toujours valable en 2014. Ainsi il n'est pas juste de prétendre que ne pas voter est une insulte à la mémoire de nos ancêtres qui se sont battus. Au contraire, un camarade qui ne vote pas -lors des élections bourgeoises-, mais qui lutte au quotidien dans son lieu d'exploitation pour de meilleures conditions de travail, honore la mémoire de ses prédécesseurs en perpétuant le combat de la lutte globale contre le capital. Comme on dit : il est douloureux de subir ses chefs, mais il est encore plus bête de les choisir.

LA DEMOCRATIE DIRECTE

Démocratie directeQue les gens se réunissent en assemblée, qu'ils élisent des délégués au sein des conseils de travailleurs eux-mêmes révocables à chaque instant (à l'usine, dans sa commune, à l'échelle régionale etc...), voilà ce qui constitue le point de départ de l'essence même de la véritable démocratie. Une organisation sociale qui se structurerait horizontalement, de bas en haut, prenant en compte au maximum les aspirations de chacun, un monde aux antipodes du système standardisé et hiérarchisé que l’on nous refourgue actuellement, voilà le seul but valable pour lequel se battre.

URINONS DANS L’URNE ! REFUSONS LA MANIPULATION ÉLÉCTORALE
À BAS LA SOCIÉTÉ DE CLASSE !
LA SEULE VRAIE POLITIQUE, C'EST AU PROLÉTARIAT EN LUTTE DE LA MENER.
LE CHANGEMENT PASSERA PAR L’ABOLITION DE CE VIEUX MONDE ET SON REMPLACEMENT PAR UNE SOCIÉTÉ DANS LAQUELLE LES HOMMES, PRODUCTEURS LIBRES, COMMANDERONT AUX CHOSES :
UNE SOCIÉTÉ COMMUNISTE !

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