Le cirque électoral est terminé... vive le cirque !

Le P'tit Rouge n°9 bis - Novembre 2019

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Nous avons été gavés jusqu'à l'overdose avec des articles de journaux, des reportages à la TV, des interviews au JT, concernant les incontournables élections fédérales qui viennent d'avoir lieu et qui se sont enfin conclues. Celles-ci permettent à tout citoyen d'élire les conseillers qui siégeront durant les 4 prochaines années à l'Assemblée fédérale (ou Parlement), répartie entre Conseil National (ou Chambre du peuple) et Conseil des États.

L'Assemblée représente le pouvoir législatif, c'est-à-dire celui qui instaure des lois en vue de moderniser l'exploitation à laquelle nous sommes soumis, augmenter le niveau de surveillance et d'oppression, adapter l'économie. Tout ceci pour maintenir ce système, qui, chaque jour, nous oblige à nous rendre au travail ou à mendier au chômage pour (sur)vivre, à produire des marchandises ou des services qui ne nous appartiennent pas, à vivre dans des zones urbanisées et calquées sur les besoins de la production, à passer du temps dans les commerces pour acquérir les biens de première nécessité, à dilapider le reste de nos économies dans des plaisirs qui nous permettent d'oublier notre quotidien ou dans des projets qui nous donnent l'illusion d'accéder à un semblant de liberté (construire une maison, partir en voyage,...), à respirer des particules fines, à manger des aliments pollués.

Certes, les médias nous racontent que les résultats des dernières élections sont inédits en Suisse et représentent un changement : 30% de femmes à l'Assemblée, vague verte (parti des Verts), parlementaires plus jeunes, baisse de l'extrême-droite (UDC). Les politiciens profitent des manifestations féministes et écologistes qui ont un peu secoué le paysage suisse cette année pour nous faire croire qu'ils vont opérer à un véritable bouleversement et que notre vie va changer, à travers l'égalité des genres et la sauvegarde de l'environnement, entre autres. Mais nous savons tous que tant que le capitalisme perdurera, l'égalité entre les êtres humains ne sera, au mieux, que l'égalité face à l'exploitation, et que la planète continuera à être détruite pour assurer le profit des patrons, avec quelques aménagements qui nous donneront bonne conscience (énergies "renouvelables", voyages en train, voiture électrique, tri des déchets,...).

Tout cela, nous le savons, car peu d'entre nous se sont rendus aux urnes, comme l'attestent les chiffres : 45,1 % de citoyens suisses et adultes ont participé à ce cirque. Ce chiffre historiquement bas dévoile une seule chose : nous ne sommes pas dupes. Et si par hasard (ou plutôt par désespoir), nous avons voté, nous savons au fond que rien ne va changer. Nous comprenons que cette démocratie est illusoire, bourgeoise, et sert à assurer la paix sociale pour que nous, prolétaires, nous continuions à vendre notre force de travail sans nous révolter. Dans cette configuration, rien ne nous permet de changer radicalement notre situation : ni les quelques droits qui nous sont accordés à travers d'interminables référendums, ni les conventions collectives que nos patrons négocient avec les syndicats, ni la possibilité de nous endetter pour devenir des petits patrons et exploiter les autres à notre tour, ni ce nouveau Parlement, qui se chargera d'élire les 7 membres du Conseil fédéral (pouvoir exécutif) qui nous gouverneront. Quelle farce ! C'est ce qu'ils appellent une démocratie !

La seule voie qui nous permettra de véritablement être libres, c'est une totale autonomie par rapport aux politiciens et aux syndicats : rencontrons-nous dans les quartiers et les entreprises, organisons-nous, mettons sur pied nos propres assemblées, en vue de renverser le système capitaliste et d'instaurer des structures dans lesquelles le partage et l'égalité remplaceront la marchandise et l'exploitation. Chassons les patrons, réapproprions-nous tous les moyens de production et décidons nous-même du monde que nous voulons.

Seules nos actions directes nous permettront d'accéder à la liberté.

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