Face au Capital, pas de retraite possible, organiser l'offensive !
Individualisme, peur, résignation de chacun, duplicité des partis politiques et des syndicats, accélèrent la prédation capitaliste généralisée. L’un des principaux de nos droits acquis, le repos payé, est l’emblème de la défaite sociale que nous subissons en permanence.
Les mesures successives de recul de l’âge de départ à la retraite constituent un vol de notre salaire mais sont aussi à chaque fois l’occasion pour la bourgeoisie de nous faire avaler ses mensonges écœurants. Elle verse dans le chantage en invoquant la sauvegarde de ses entreprises, elle nous traite de feignants et de profiteurs. Pourtant, quel travailleur peut sincèrement croire ces balivernes quand boucler le mois sans sacrifice, payer ses crédits, vivre dans un monde libre, décent et porteur d’avenir relève de la mission impossible ? La vérité c’est que des fils à papa (promène-toi dans les beaux quartiers, tu les verras pavoiser) nous font trimer plus, nous harcèlent, nous remplacent par des machines et nous virent en masse. Eux et la classe capitaliste qu’ils composent sont les seuls responsables de la dégradation de nos conditions de vie qui, demain, verront les petits vieux à l’espérance réduite que nous serons devenus fouiller dans les poubelles, faire la manche, bosser à en crever, regarder impuissants les générations suivantes se débattre dans la barbarie globale.
Le prolétariat ne sera jamais représenté
Une nouvelle fois, sur les retraites, les syndicats nous baladent. A la différence des précédents épisodes, la technique qui consiste à faire appel aux travailleurs pour les épuiser dans des luttes vouées à l’échec ne fonctionne plus.
Toutes les combines de diversion sont maintenant asséchées : blocages éparses, grèves discontinues, journées de luttes dispersées, assemblées générales de travailleurs sabotées,... Elles ont, en effet, connu le succès attendu par les classes dirigeantes et leurs valets : démobiliser et démoraliser les travailleurs. La répétition hystérique de ces bouffonneries démontre, s’il en était besoin, que la bourgeoisie est à cours de munitions et que la seule présence syndicale aujourd’hui relève de la plus pure idéologie, c’est-à-dire du mensonge réalisé.
Avec une certaine lucidité, les travailleurs ne sont plus prêts à consacrer de l’énergie, du temps et de l’argent dans des luttes téléguidées et annoncées comme perdues d’avance par les casernes syndicales elles mêmes. La grève générale ne sera jamais décrétée par une quelconque représentation mais s’établira par la détermination des travailleurs eux-mêmes. Plus les rapports sociaux se radicalisent, plus les mythes et les illusions sur les représentants des travailleurs sont mis à mal par la réalité. Mais en restant passifs, nous serons toujours plus fragilisés car plus aucune partie institutionnelle ou para institutionnelle négociant de près ou de loin avec ce vieux monde ne saurait établir un repère ni un début de défense. Il nous faut tout reprendre à zéro.
Au pied du mur, une tâche d’une ampleur inédite nous attend :
transformer le réel pour la réalisation des besoins communs, le communisme
Arrêter la débine en feignant de croire les trafiquants idéologiques : de l’extrême gauche à l’extrême droite en passant par les chapelles syndicales ou les apôtres de l’adaptation à la dévalorisation. Tous sont des professionnels de la résignation.
Remettre en question nos trajectoires de vie où nous sommes réduits à fonctionner. Notre quotidien, aussi encombré qu’ennuyeux et pathétique, nous faisons semblant de le gérer dans la quête du bonheur, singeant par là les experts et autres dominants qui nous abrutissent via les écrans. Comptabilité, consommation, entretien ménagers, prothèses technologiques, compétition, plan de carrière, pseudo rencontres, loisirs exutoires : nous sommes dessaisis de toute forme de créativité permettant de mettre un terme à l’exploitation dont nous faisons l’objet. Les angoisses, le stress, les insomnies et une sexualité souvent mécanique balisent intimement une personnalité devenue automatique, qui en vient parfois à se réfugier dans le délire identitaire, que des charognards réactionnaires attendaient de lui refourguer. Réduits en morceaux, dépassés par le monde qui nous entoure, nous sommes occupés car nous n’occupons rien.
Stopper notre mise sous tutelle, puisqu’il n’y a nul besoin de se laisser « man(a)ger ». Nulle nécessité d’un patron et pas non plus de sescerbères tête-à-claques récitant, dans un vocabulaire limité et médiocre, la litanie de la compétitivité pour faire de chacun d’entre nous un « productif »...perpétuellement incomplet, toujours humilié, maltraité et isolé. Ces rejetons hightech du totalitarisme ambiant possèdent la nuisance des lâches : coups bas et déclassement sont les misérables cartouches de ces moules en plâtre, de ces obscènes « moi je ». Diluant l’individualité crasse, « l’esprit d’entreprise » n’est que l’entreprise du mépris généralisé. Il s’agit maintenant de briser le cloitre dans lequel le rapport social dominant tente de nous uniformiser.
S’organiser sur les bases de la fraternité, la solidarité, l’autonomie
Il ne faut plus rester seul. Au travers de discussions sincères, réalisons des contacts vrais et authentiques sur le lieu de travail, avec les collègues subissant des humiliations comme ceux laissant paraitre plus de radicalité ; montrons de la solidarité dans l’adversité. Il faut faire preuve de soutien mais aussi de sérieux en sapant les illusions propices à la docilité.
Fabriquons des repères en récoltant des informations sur l’entreprise, les fournisseurs, les autres sites qui seront mobilisés en cas de grève. Il s’agit aussi de connaitre la composition de classe (quel type d’employés y bosse) de l’entreprise, afin de déterminer plus facilement les alliés immédiats, mais aussi pour se sécuriser. Utilisons les contradictions qui travaillent aussi bien l’entreprise que les syndicats ; elles seront autant d’arguments pour convaincre les travailleurs que de moyens pour fragiliser l’ennemi.
Il est vital de penser et de décider par soi-même. S’organiser sur des bases autonomes est nécessaire pour se prendre en charge. Utiliser les assemblées générales syndicales pour élargir la contestation, déstabiliser la hiérarchie, établir avec les travailleurs les capacités et une rotation des tâches que chacun pourra fournir, élaborer ensemble des ripostes. Décider ensemble de la propagande et des plateformes de revendications à élaborer en reprenant des thèmes communs extensibles aux chômeurs et aux étudiants, aux territoires et tous les domaines de la vie colonisés par le capital.
À BAS LE GOULAG MARCHAND ET LES MANAGERS !
POUR L’AVÈNEMENT DU COMMUNISME !
LES LUTTES AUTONOMES GÉNÉRALISÉES AURONT RAISON DU CAPITAL !