Défonçons leur nasse éléctorale !
Impasse politique et boulevard révolutionnaire
Plus de 26 millions de voix pour toute la droite (Macron inclus) et près de 10 millions de bulletins recueillis par l'ensemble de la gauche au 1er tour des élections présidentielles ne sauraient effacer la criante évidence : il gronde aujourd'hui une colère prolétarienne crachant aisément sur le cirque électoraliste parce qu'elle aspire à en découdre avec la bourgeoisie !
Nous sommes près de 14 millions d'abstentionnistes, la plupart ouvriers ou employés, et pouvons compter sur le renfort d'une jeunesse en mouvement, parfois soustraite en raison de son âge à la consultation politicarde alors qu'elle a compris l'essentiel, contrairement à bon nombre de ses aînés serviles : il faut abattre la société de classe avant que celle-ci ne nous engloutisse sous d'innombrables calamités, déjà à l'œuvre. Car ce que nous promet l'ordre social dominant, c'est bien un programme sans lendemains, un saut dans l'abîme à très court terme, se reflétant si clairement sur les portraits des deux pourritures sélectionnées au second tour que « vote » et « piège » ne font plus qu'un seul mot. Malgré les enrobages communicationnels destinés à créer l'illusion du choix, fils à papa ou fille à papa, une fois élu(e), aggravera la guerre sociale en cours contre les exploités jusqu'à l'anéantissement des derniers droits démocratiques, de la protection sociale et de pans entiers de nos salaires. Les ultimes verrous juridiques qui résistent à la voracité du patronat sauteront pour que se déchaine la surexploitation, livrant nos vies précarisées aux supplices de la misère matérielle, psychologique et intellectuelle. Dans la saturation marchande, la barbarie terroriste, le saccage de l'environnement, la dictature décomplexée, et même la guerre, le prochain Président de la République Française appliquera un état d'exception consolidé, ce qui évitera peut-être au présent rapport social de se noyer sous sa propre crise, tout en nous maintenant la tête sous l'eau ! Désormais, comme lors de précédentes périodes décisives, le capitalisme tombe le masque pour apparaître crûment sous les traits de l'obscurantisme, de la régression universelle et du crime. Les finalistes de ces élections sont des incarnations de ce système : chacun des deux en concentrent les aspects abominables. Marine Le Pen est le rejeton d'une matrice où famille, politicaillerie-spectacle et entreprise sont une seule et même réalité. Elle est à elle seule le fantasme d'un capitalisme totalitaire achevé, qui évacue les contradictions économico-sociales dans la xénophobie, l'identitarisme, l'asservissement du prolétariat et l'ordre moral, autrement dit tout ce qui s'oppose au progrès humain. Emmanuel Macron, quant à lui, est ce privilégié obscène qui n'est qu'une fabrication marchande dont les composantes mentales, langagières, comportementales et esthétiques sont produites par le marketing dernier cri. Si ce pantin publicitaire sonne tellement creux, c'est parce qu'il n'a rien à dire aux travailleurs, aux jeunes, aux opprimés, puisque sa tâche est de réaliser le fanatisme patronal, dans la lancée de ses exactions en tant que ministre de l'économie. Rien que du sang et des larmes, voilà à quoi nous condamne le capital, au travers de ses deux sinistres vedettes ! Mais c'est sans compter sur notre liberté fondamentale, notre révolte et notre détermination qui font que nous serons, que nous sommes, ingouvernables ! Leurs faux clivages politicards ne pourront longtemps dissimuler la véritable ligne de front qui se creuse de jour en jour entre le Pouvoir bourgeois et nous. Une société qui n'est pas faite pour le plus grand nombre est à détruire, voilà l'évidence qui s'installe dans les têtes. La révolution sociale, seule issue possible, réapparaît.
L'abstention est révolutionnaire, la révolution est abstentionniste
Les actuelles institutions pseudo-démocratiques, malgré leur indéniable épuisement, perpétuent l'illusion du choix. Hormis la bourgeoisie, en faveur de qui ce système de représentation politique a été crée et fonctionne, ils sont encore nombreux ces prolétaires qui croient y trouver leurs propres intérêts. Aveugles à la cruelle vérité qui les voit traités en troupeau électoral, ils votent, sous la puissance du mensonge spectaculaire-marchand et sa « participation démocratique ». Dans ces conditions, beaucoup se plient à l'alarmiste injonction de « faire barrage au FN », la même qui fit élire Chirac en 2002 avec un score digne d'une république bananière, plébiscite dont celui-ci allait se targuer aussitôt pour répandre la casse sociale. Pourtant, une réflexion lucide peut détourner définitivement de tout ce cirque : un système qui fait de la politique une spécialisation, dont les professionnels daignent parfois s'exposer au supermarché électoral, à grand renfort de manipulation médiatique, pour retourner une fois re(éelus) à la « gouvernance » capitaliste, est un summum de mépris de nos existences. Car nos vies sont avant tout politiques, façonnées dans toutes leurs dimensions par la société. Vivre, c'est donc être et faire le politique, ce qui commence par rejeter un système qui réduit la politique, et donc nos vies, à de piètres mécanismes de confiscation de notre capacité d'agir sur le réel. Séparés des moyens de production de nos existences, nous sommes logiquement privés de décision sur l'organisation de celles-ci. Dès lors, on comprend bien qu'aucun candidat ne peut constituer un début de solution aux maux de notre temps, lesquels exigent qu'on arrête de s'abandonner aux politiciens et que chacun prenne ses responsabilités d'humain libre, ce qui passera pas la destruction de l'Etat. Ceux qui, comme Jean-Luc Mélenchon, vendent une marchandise électorale visant à apaiser quelque angoisse des exploités, à séduire quelque aspiration des opprimés, ne sont rien d'autres que des retardants sur la voie de l'émancipation universelle. A l'abri des écrans, des radios et des journaux, il est bon de se remémorer qu' « il n'est pas de sauveur suprême ! Ni dieu, ni césar, ni tribun ! ». Le mitterrandiste stalinien, gonflé aux formules rhétoriques et aux oppositions de diversion (Europe/pas Europe, transition écologique/productivisme, 5ème/6ème république, etc.), à l'instar des guignols d'extrême-gauche, qui bouffent au râtelier électoraliste leur ration de gardes-chiourmes, milite uniquement (et vainement) pour une humanisation, impossible, du capitalisme. Tout comme il est indispensable de neutraliser les bureaucrates syndicaux, il faut dégager, mettre hors d'état de nuire, ces politicards. Nous en aurons prochainement l'occasion, quand notre force collective occupera les entreprises et descendra, avec la résolution et le sens stratégique nécessaires, dans la rue !
ABSTENTION RÉVOLUTIONNAIRE ! LUTTE AUTONOME GENERALISÉE ! CONSEILS OUVRIERS !