Attentat antikurde du 23 décembre à Paris : les contes de Noël de l’État français
Les Occidentaux semblent tentés de lâcher les YPG pour préserver leur relation avec la puissance régionale turque. Emmanuel Macron a d'ailleurs assimilé récemment les YPG à de ‘potentiels terroristes’. Cela peut paraître cynique, vu leur rôle dans la défaite de Daech, dans un conflit où, à vrai dire, toutes les grandes puissances ont soutenu des forces poreuses entre elles et enclines à devenir djihadistes au hasard des valises de billets et des revers ou trahisons sur le champ de bataille. Les YPG ont en outre, même s'ils s'en défendent, des liens avec l'organisation clandestine PKK en Turquie, considérée comme terroriste par Ankara… mais aussi par Washington et Bruxelles.
Il est inadmissible que le caractère terroriste ne soit pas retenu et qu’on essaye de nous faire croire qu’il s’agit d’un simple militant d’extrême-droite […] venu commettre cet horrible attentat dans nos locaux […] La situation politique en Turquie concernant le mouvement kurde nous laisse très clairement penser que ce sont des assassinats politiques […] Erdogan et l’État turc sont derrière ces assassinats.
Le 23 décembre 2022, William MALET, un faf de 69 ans3, commet un attentat contre un centre communautaire kurde (siège officieux du PKK) dans le 10ème arrondissement de la capitale4, près de dix ans jour pour jour après l’assassinat de trois militantes kurdes à PARIS par Omer GÜNEY5 – un nationaliste turc6 agissant pour le compte des services secrets de son pays (le MIT).
Commise avec une arme à feu, la tuerie antikurde de William MALET fera trois morts et trois blessés. L’histoire du terrorisme étant – c’est bien connu – écrite par l’État, le ministre de l’Intérieur du régime macroniste Gérald DARMANIN (un faf lui aussi7) s’est rendu immédiatement sur les lieux de la fusillade pour répandre la version officielle auprès des populations spectatrices. Or, comme souvent lorsqu’il s’agit de terrorisme, cette version est tissée de récits invérifiables, d’explications invraisemblables et de raisonnements intenables. Qu’on en juge :
- DARMANIN se félicite que la police soit intervenue "en quinze minutes"… en plein Paris ! Quel incroyable exploit, alors que le commissariat le plus proche est à moins de 800 mètres du lieu où se sont déroulés les faits ;
- DARMANIN affirme que le tireur « n'était pas connu des services de renseignement, d'aucun fichier de renseignement, ni de la DGSI, ni de la direction des renseignements de Paris, ni des renseignements territoriaux ni des services des renseignements pénitentiaires pour radicalisation »... ce passage du tueur en dessous de tous les radars de l’État policier hexagonal paraît hautement improbable, car William MALET avait effectué un an de détention provisoire (dont il venait justement de sortir en décembre 2022) après avoir – pour des motifs xénophobes – tenté de tuer des migrants soudanais à coup de sabre à PARIS fin 20218. Il n’y avait pourtant guère besoin d’être grand clerc pour constater une « radicalisation » de William MALET, car il a commis ses tentatives de meurtre aux cris sans ambiguïté de « Mort aux migrants ! »9...
- DARMANIN affirme que les victimes ont été attaquées car elles étaient présumées étrangères, mais pas particulièrement en tant que kurdes10... Outre le fait que cette assertion a été démentie par le tueur lui-même (il a affirmé qu’il n’aimait pas les kurdes et reconnu les cibler spécifiquement11), il y a parmi les personnes décédées – quel hasard ! – Emine KARA12, qui était la responsable du mouvement des femmes kurdes en France et une ancienne combattante contre l'EI (Daech étant très proche des services secrets turcs qui ont soutenu – parmi d’autres – ce groupe terroriste islamiste13 dans l’espoir qu’il contribue à la chute de la dictature baassiste de Bachar EL-ASSAD en Syrie) ; Emine KARA à qui la France, via l'OFPRA, venait, contre toute évidence, de refuser le statut de réfugiée politique ; Emine KARA qui, au moment de son assassinat, était en train d’organiser la manifestation parisienne du 7 janvier 2023 réclamant la vérité complète... sur l’assassinat de trois militantes kurdes à PARIS le 10 janvier 2013 (vérité qui n’est que partiellement établie actuellement, et pour cause : l’auteur de la tuerie est décédé en prison quelques semaines avant son procès ; l’ordinateur de la juge d’instruction en charge du dossier lui a été volé à son domicile personnel ; l’État français refuse de lever le secret-défense et de communiquer à la justice les écoutes réalisées sur des agents secrets turcs installés en France au moment des faits14 ; etc.) ;
- DARMANIN affirme que le tueur a agi seul. Or il a été déposé en voiture sur les lieux de son massacre15, et il a ciblé le siège officieux du PKK à l’heure précise où devait s’y tenir une réunion (dont l’horaire a été décalé au dernier moment en raison de contingences matérielles16) en présence de nombreux militants kurdes ; en outre, une importante somme d’argent liquide a été retrouvée par les flics lors de la perquisition de son domicile 17 ;
- DARMANIN affirme que le tueur était tireur sportif et détenait donc légalement au moins une partie de ses armes : cela signifie donc que la personne n'était pas inscrite au fichier national des personnes interdites de détention d'armes18 (FINIADA)... Le tireur avait pourtant été condamné les années précédentes pour une tentative de meurtre au couteau (requalifiée en violences aggravées) mais aussi pour la détention prohibée de nombreuses armes à feu. De surcroît, il sortait tout juste d'un an de détention provisoire après de nouvelles tentatives de meurtres, cette fois-ci à caractère raciste : qu’il n’ait pas été perquisitionné, que ses armes (initialement achetées légalement, selon DARMANIN) lui aient été laissées et qu'il ait pu se servir de l’une d’entre elles, au calme, à sa sortie de prison pour assassiner trois kurdes relève donc soit d'un dysfonctionnement administratif d'une ampleur totalement inédite (théorie qui ne manquera pas d’avoir les préférences de tous les ravis de la crèche) soit d'un choix conscient des barbouzes de la DGSI19.
Notons aussi le remarquable travail de propagandiste de la Procureure de PARIS Laure BECCUAU, qui a notamment affirmé au sujet de l’auteur de l’attentat que « rien ne permet à ce stade d'accréditer une quelconque affiliation [du mis en cause] à un mouvement idéologique extrémiste »20 (« rien » sauf le fait qu’il ait tenté d’assassiner des personnes de nationalité soudanaise à coup de sabre en criant « Mort aux migrants », peut-être ?) et que « personne ne lui connaît d'intérêt particulier pour la situation des Kurdes » (« intérêt particulier » pourtant reconnu par William MALET lui-même, qui a indiqué ne pas aimer les Kurdes et avoir voulu viser précisément cette communauté21).
De si spectaculaires inepties, fussent-elles assénées avec assurance, ne doivent pas nous interdire d’établir un parallèle entre l’attentat antikurde de décembre 2022 et le précédent, à PARIS, en janvier 2013, qui porte la marque du MIT. Elles ne feront pas non plus oublier que la France est de longue date un terrain de jeu accueillant – car offrant l’impunité – pour les services secrets « amis ». Ainsi :
- entre 1983 et 1987, les GAL – prolongement terroriste de l’État espagnol, dont les membres sont recrutés dans les milieux d’extrême-droite et/ou mafieux – assassinent trente-quatre personnes sur le territoire hexagonal, dont une quinzaine de citoyens français sans appartenance politique connue22 ;
- le 29 mars 1988, Dulcie SEPTEMBER, militante anti-apartheid à qui l’État français venait de refuser une protection policière, est exécutée de cinq balles à PARIS23 : l’implication des services secrets sud-africains est évidente, mais personne ne sera jamais condamné pour ce crime ;
- le 28 juin 1992, Atef BSESIO, haut responsable palestinien membre du Fatah, est assassiné à PARIS par deux tueurs du Mossad24 (jamais inquiétés).
À la lueur de ces quelques exemples historiques, il paraît clair qu’il y a, derrière l’attentat antikurde du 23 décembre 2022, une énième barbouzerie du MIT, avec l’accord tacite et / ou le concours de ses homologues de la DGSI25.
Afin d’anticiper tout procès en « complotisme » qui pourrait nous être fait par quelques personnes malintentionnées26, précisons que nous considérons que le complotisme – qui a connu un véritable essor depuis les attentats du 11 septembre 200127 – est, au pire, d’inspiration fascisante ou réactionnaire et, au mieux, une critique synecdotique de la réalité qui, en prenant la partie pour le tout, aboutit in fine à épargner la bourgeoisie prise dans son ensemble comme classe sociale.
Mais – et ce n’est pas le moindre de ses péchés ! – le complotisme a fini par sécréter en réaction son double maléfique, tout aussi grossier et dogmatique : l’anticomplotisme, bien souvent marqué à gauche28 (voire se réclamant de l’antifascisme), qui colle l’infamante étiquette de « conspirationniste » sur tout discours s’éloignant trop – selon des critères parfois arbitraires et évolutifs29 – de la parole étatique et médiatique dominante30. En tant que groupe communiste révolutionnaire, le GARAP refuse ce choix binaire fallacieux entre la peste « conspi » et le choléra « anticonspi » : il trace sa propre voie et n’a que faire de cette fausse rivalité spectaculaire entre deux idéologies fossilisées.
Pour conclure, à rebours du régime macroniste et de ses appendices judiciaires et médiatiques – qui misent sur une amnésie collective savamment entretenue pour nous imposer leur seul récit permis –, nous soumettons à la sagacité de nos lecteurs les deux extraits ci-dessous :
Quant aux assassinats, en nombre croissant depuis plus de deux décennies, qui sont restés entièrement inexpliqués — car si l’on a parfois sacrifié quelque comparse jamais il n’a été question de remonter aux commanditaires — leur caractère de production en série a sa marque : les mensonges patents, et changeants, des déclarations officielles ; Kennedy, Aldo Moro, Olaf Palme, des ministres ou financiers, un ou deux papes, d’autres qui valaient mieux qu’eux. Ce syndrome d’une maladie sociale récemment acquise s’est vite répandu un peu partout, comme si, à partir des premiers cas observés, il descendait des sommets des États, sphère traditionnelle de ce genre d’attentats, et comme si, en même temps, il remontait des bas-fonds, autre lieu traditionnel des trafics illégaux et protections, où s’est toujours déroulé ce genre de guerre, entre professionnels. Ces pratiques tendent à se rencontrer au milieu de toutes les affaires de la société, comme si en effet l’État ne dédaignait pas de s’y mêler, et la Mafia parvenait à s’y élever ; une sorte de jonction s’opérant par là. On a tout entendu dire pour tenter d’expliquer accidentellement ce nouveau genre de mystères : incompétence des polices, sottise des juges d’instruction, inopportunes révélations de la presse, crise de croissance des services secrets, malveillance des témoins, grève catégorielle des délateurs. Edgar Poe pourtant avait déjà trouvé la direction certaine de la vérité, par son célèbre raisonnement du Double assassinat dans la rue Morgue : ‘Il me semble que le mystère est considéré comme insoluble, par la raison même qui devrait le faire regarder comme facile à résoudre — je veux parler du caractère excessif sous lequel il apparaît… Dans des investigations du genre de celle qui nous occupe, il ne faut pas tant se demander comment les choses se sont passées, qu’étudier en quoi elles se distinguent de tout ce qui est arrivé jusqu’à présent.’ […]
Avec les nouvelles conditions qui prédominent actuellement dans la société écrasée sous le talon de fer du spectacle, on sait que, par exemple, un assassinat politique se trouve placé dans une autre lumière ; en quelque sorte tamisée. Il y a partout beaucoup plus de fous qu’autrefois, mais ce qui est infiniment plus commode, c’est que l’on peut en parler follement [...] Quand en 1914, la guerre étant imminente, Villain assassina Jaurès, personne n’a douté que Villain, individu sans doute assez peu équilibré, avait cru devoir tuer Jaurès parce que celui-ci paraissait, aux yeux d’extrémistes de la droite patriotique qui avaient profondément influencé Villain, quelqu’un qui serait certainement nuisible pour la défense du pays. Ces extrémistes avaient seulement sous-estimé l’immense force du consentement patriotique dans le parti socialiste, qui devait le pousser instantanément à « l’union sacrée » ; que Jaurès fût assassiné ou qu’au contraire on lui laissât l’occasion de tenir ferme sur sa position internationaliste en refusant la guerre. Aujourd’hui, en présence d’un tel événement, des journalistes-policiers, experts notoires en « faits de société » et en « terrorisme », diraient tout de suite que Villain était bien connu pour avoir à plusieurs reprises esquissé des tentatives de meurtre, la pulsion visant chaque fois des hommes, qui pouvaient professer des opinions politiques très diverses, mais qui tous avaient par hasard une ressemblance physique ou vestimentaire avec Jaurès. Des psychiatres l’attesteraient, et les media, rien qu’en attestant qu’ils l’ont dit, attesteraient par le fait même leur compétence et leur impartialité d’experts incomparablement autorisés. Puis l’enquête policière officielle pourrait établir dès le lendemain que l’on vient de découvrir plusieurs personnes honorables qui sont prêtes à témoigner du fait que ce même Villain, s’estimant un jour mal servi à la « Chope du Croissant », avait, en leur présence, abondamment menacé de se venger prochainement du cafetier, en abattant devant tout le monde, et sur place, un de ses meilleurs clients. Ce n’est pas dire que, dans le passé, la vérité s’imposait souvent et tout de suite ; puisque Villain a été finalement acquitté par la Justice française. Il n’a été fusillé qu’en 1936, quand éclata la révolution espagnole, car il avait commis l’imprudence de résider aux îles Baléares.
Chaque soir, le mois dernier, les familles turques ont éteint lumières et postes de télévision à 21 heures pile et sont restées dans le noir en signe de protestation contre la connivence entre les forces de sécurité gouvernementales et des éléments criminels. À l’origine de cette manifestation inhabituelle : les révélations stupéfiantes qui ont suivi un accident de voiture survenu le 3 novembre 1996, à quelque 150 kilomètres au sud-ouest d’Istanbul. De l’épave de la Mercedes on a dégagé les corps de Huseyin Kocadag, un haut responsable de la police qui commandait des unités antiguérilla, Abdullah Catli, un homme en fuite, recherché pour trafic de drogue et meurtre, et sa compagne, Gonca Us, une ancienne reine de beauté devenue femme à tout faire de la Mafia. Le quatrième passager a survécu : M. Sedat Bucak, un chef de guerre kurde, dont la milice était financée par le gouvernement turc pour lutter contre la guérilla du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Dans un premier temps, la police a affirmé que, au moment de l’accident, elle procédait au transfert de deux malfrats. Mais des documents recueillis sur les lieux ont révélé qu’Abdullah Catli, le gangster en fuite, était porteur de papiers diplomatiques spéciaux, qui lui avaient été délivrés par les autorités et qu’il avait en sa possession plusieurs pistolets, des permis de port d’armes, sans oublier six cartes d’identité, chacune établie sous un nom différent. Quand il devint évident qu’Abdullah Catli était de mèche avec la police, et non traité comme un malfaiteur, le ministre de l’intérieur dut démissionner et plusieurs hauts responsables, dont le chef de la police d’Istanbul, furent suspendus de leurs fonctions. Abdullah Catli était connu pour être une figure de premier plan des Loups gris, une organisation terroriste et néofasciste, née à la fin des années 60. Il avait fait son apprentissage dans des gangs de rue, avant de venir renforcer les rangs des Loups gris, dont il était devenu le numéro deux en 1978.
Notes :
[2] Cf. https://www.leparisien.fr/faits-divers/fusillade-a-paris-un-attentat-terroriste-estime-le-conseil-democratique-kurde-en-france-23-12-2022-ANUBBMVWCVGB7AC63K3VT7OXRA.php
[3] Notons qu’il existe de longue date des convergences entre certains fafs et l’extrême-droite turque. À titre d’illustration : « Très connu dans le paysage islamique suisse et européen, A. H. est un personnage aussi étrange que haut en couleur. Pour préparer l'entretien qu'il nous accorde afin de ''corriger les idées fausses qui salissent l'islam'', ce personnage nous envoie un curriculum vitae titré ''Au nom d'Allah, le clément, le miséricordieux'' […]Les murs de son bureau, espèce de caverne d'Ali Baba du révisionnisme, sont surchargés de portraits qui symbolisent le mieux cette ''convergence du renouveau entre l'islam et l'Occident chrétien''. La place d'honneur revient au chancelier Hitler,''l'homme qui a le plus bouleversé le monde et marqué l'histoire universelle''. Une deuxième photo, sur laquelle Hitler devise avec Himmler, voisine avec celles de Necmettin Erbakan et de Jean-Marie Le Pen. Le premier, dirigeant du parti islamiste turc Refah, s'est adressé à A. H. afin de pouvoir faire la connaissance du chef du parti français d'extrême droite. À l'issue de la réunion qui a eu lieu en septembre 1995, les deux amis de H. auraient déclaré''partager la même vision du monde'' et manifester ''leur volonté commune de travailler ensemble pour aplanir les derniers obstacles racistes qui empêchent encore l'union du mouvement islamiste avec les droites nationales d'Europe.''» (source : Richard LABEVIERE, Les dollars de la terreur, Les États-Unis et les islamistes, Grasset, 1999, p. 149-150) Est-il besoin de préciser qu’ERBAKAN est – à l'instar de ses deux amis Jean-Marie LE PEN et « A. H. » – antisémite ? Ainsi, selon N. ERBAKAN, « le sionisme est une croyance et une idéologie centrées autour des banques de Wall Street à New York. Les sionistes croient qu'ils sont les serviteurs actuels et choisis de Dieu. De plus, ils sont convaincus que les autres ont été créés comme leurs esclaves. Ils supposent que leur travail est de dominer le monde. Ils comprennent l'exploitation des autres comme faisant partie de leurs croyances. Les sionistes ont sous leur contrôle l'impérialisme, exploitant toute l'humanité à travers l'économie capitaliste. Ils exercent leur domination à travers les États impérialistes. » (source : https://de.wikipedia.org/wiki/Necmettin_Erbakan#Positionen).
[6] Sur les exactions commises par les nationalistes turcs en France, cf. par exemple https://www.streetpress.com/sujet/1555320225-la-communaute-kurde-de-france-menacee-par-les-nationalistes-turcs ; https://www.france24.com/fr/france/20201031-qui-sont-les-loups-gris-ces-nationalistes-turcs-qui-d%C3%A9filent-en-france et https://www.leprogres.fr/faits-divers-justice/2020/09/15/appel-a-la-haine-a-decines-un-extremiste-pro-turquie-juge-dans-l-ain
[7] Cf. entre mille exemples https://www.liberation.fr/politique/marine-le-pen-plus-molle-que-le-gouvernement-un-jeu-tres-dangereux-20210214_SPHXGSSYMBB6LOEJQWPVRCSNSI/ ; https://www.nouvelobs.com/politique/20210323.OBS41777/gerald-darmanin-accuse-d-antisemitisme-dans-son-livre-sur-le-separatisme-islamiste.html et https://www.politis.fr/articles/2021/02/gerald-darmanin-a-t-il-milite-a-laction-francaise-42806/
[8] Cf. https://www.cnews.fr/france/2022-02-01/paris-un-homme-mis-en-examen-et-incarcere-accuse-davoir-attaque-des-migrants-au ; remarquons d’ailleurs que ces tentatives de meurtre à caractère raciste contre des migrants de nationalité soudanaise avaient fait l’objet d’un traitement on ne peut plus douteux de la part des flics et de la justice : cf. notamment https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/12/27/kurdes-tues-a-paris-un-soupcon-de-legerete-dans-le-traitement-d-une-precedente-affaire-impliquant-le-suspect_6155768_3224.html et https://www.mediapart.fr/journal/france/271222/un-avant-la-tuerie-du-centre-culturel-kurde-une-attaque-au-sabre-contre-des-exiles-passee-sous-silence
[9] Cf. https://www.lepoint.fr/societe/tueur-de-la-rue-d-enghien-des-qualifications-discutables-28-12-2022-2503102_23.php
[10] Cf. https://www.sudradio.fr/societe/kurdes-tues-a-paris-la-motivation-raciste-du-suspect-retenue-violences-a-la-marche-dhommage
[11] Cf. https://www.nouvelobs.com/faits-divers/20230120.OBS68544/fusillade-de-la-rue-d-enghien-le-tireur-a-declare-avoir-bien-vise-des-kurdes.html
[13] Largement présentée durant des années comme « complotiste », la thèse d’un soutien de la Turquie – qui possède la deuxième armée de l’OTAN – à l’EI a finalement été validée à demi-mot au plus haut niveau de l’État français. Cf. cette déclaration de l’ancien président F. HOLLANDE : « La France fait partie de l’OTAN, avec la Turquie. Mais quel est cet allié à qui certains vendent des armes et qui utilise ses avions pour frapper des populations civiles ? Quel est cet allié turc qui frappe nos propres alliés avec le soutien au sol de groupes djihadistes ? Sachant que des porosités existent entre ces groupes et des entités terroristes. » (source : Le Monde, 12 mars 2018) ; ou encore celle-ci de E. MACRON : « Quand je regarde la Turquie, ils se battent à présent contre ceux qui ont combattu à nos côtés. Et parfois ils travaillent avec des intermédiaires de l'EI. », en date du 3 décembre 2019 – juste avant l'ouverture d’un sommet de l'OTAN à Londres.
[14] Cf. https://www.sudouest.fr/justice/justice-dix-ans-apres-le-triple-assassinat-de-militantes-kurdes-a-paris-appel-a-lever-le-secret-defense-13273544.php et https://blogs.mediapart.fr/geraldine-franck/blog/020123/triple-assassinat-de-femmes-kurdes-exigeons-la-levee-du-secret-defense
[15] Cf. https://www.humanite.fr/politique/kurdes-rue-d-enghien/le-tueur-de-la-rue-d-enghien-en-mission-contre-les-militants-kurdes-775961
[16] Ibid.
[17] Cf. https://www.nouvelobs.com/faits-divers/20230120.OBS68544/fusillade-de-la-rue-d-enghien-le-tireur-a-declare-avoir-bien-vise-des-kurdes.html
[19] Soulignons l’implication de certains membres ou anciens membres de la DGSI et de la DGSE dans le scandale dit « Athanor », du nom d’une loge maçonnique que certains de ses membres avait transformé en officine criminelle, utilisée dans le cadre de règlements de compte d’ordre privé ou politique mais également d’un projet d’assassinat d’un syndicaliste CGT jugé trop combatif par ses patrons et impliqué dans le mouvement des Gilets Jaunes ; cf., à ce sujet, notamment https://www.radiofrance.fr/franceculture/athanor-la-loge-maconnique-qui-abritait-une-officine-du-crime-3808770 et https://www.lepoint.fr/societe/assassinat-d-un-pilote-de-rallye-en-2018-un-policier-de-la-dgsi-mis-en-examen-23-01-2023-2505796_23.php
[20] Cf. https://www.sudradio.fr/societe/kurdes-tues-a-paris-la-motivation-raciste-du-suspect-retenue-violences-a-la-marche-dhommage
[21] Cf. https://www.nouvelobs.com/faits-divers/20230120.OBS68544/fusillade-de-la-rue-d-enghien-le-tireur-a-declare-avoir-bien-vise-des-kurdes.html
[22] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Groupes_antiterroristes_de_lib%C3%A9ration ; un ancien membre du GAL, impliqué à ce titre dans le meurtre d'un cheminot en 1984 en France, a été arrêté en Espagne en 2016 en raison de ses sympathies pour l'EI (cf. https://www.ouest-france.fr/europe/espagne/espagne-un-ancien-membre-des-gal-arrete-pour-djihadisme-4676665) : c’est bien la preuve que, d’une cause barbouzarde à une autre, il y a un pas qu’il est aisé de franchir.
[24] Cf. https://www.lexpress.fr/monde/quand-le-mossad-tuait-a-paris_850114.html ; voir également https://www.lemonde.fr/series-d-ete-2018-long-format/article/2018/07/24/l-ombre-du-mossad-sur-paris_5335390_5325928.html
[25] Cf. https://www.streetpress.com/sujet/1665068257-comment-services-secrets-turquie-deploient-reseaux-france-loups-gris-erdogan-espions-renseignement ; à titre indicatif, pour les éléments contextuels qu’il fournit, voir aussi https://iremmo.org/archives-confluences-mediterranee/les-analyses-de-cm/les-raisons-de-lassassinat-des-trois-militantes-kurdes/
[26] Cf. par exemple https://garap.org/crapauds/crapauds02.php
[27] Dans le prolongement du succès du livre de Thierry MEYSSAN, L’effroyable imposture.
[28] En France, dans la foulée des attentats de 2015, le gouvernement de gauche avait décidé de consacrer une page à une dénonciation fourre-tout du « conspirationnisme » sur le site officiel du gouvernement : http://www.gouvernement.fr/on-te-manipule. Classiquement, de manière aussi intéressée que malhonnête, ladite page plaçait sur le même plan les personnes s'interrogeant sur la responsabilité de l'État profond dans la vague d'attentats islamistes de 2015 sur le sol national et celles croyant à l'existence d'un complot illuminati ou à l'impossibilité pour les États-Unis d'avoir envoyé des hommes sur la Lune.
[29] Notons que les « anticonspis », « fast-checkers » et autre « débunkers » ne présentent jamais leurs excuses lorsqu’une prédiction politique qu’ils présentent comme « complotiste » se trouve finalement vérifiée peu de temps après : il en a été ainsi, durant la crise covid, avec l’instauration du passeport sanitaire (qui ne pouvait évidemment que relever d’une « théorie du complot » !) puis sa transformation ultérieure en passeport vaccinal (idem). Notons en outre que, dès le printemps 2020, certains d’entre eux se sont empressés de présenter comme « complotiste » la thèse d’un covid-19 créé et/ou échappé d’un laboratoire. Pourtant, trois ans plus tard, même la presse bourgeoise doit constater que cette hypothèse demeure plausible : cf. notamment https://www.lefigaro.fr/sciences/origine-du-covid-trois-ans-apres-le-mystere-demeure-20230110 et https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/12/19/revelations-sur-la-genese-d-un-article-majeur-sur-l-origine-du-sars-cov-2_6155072_1650684.html.
[30] La fonction objective de l'idéologie anti-conspirationniste est de protéger l'État quel qu'il soit de toute critique par trop radicale visant à le présenter tel qu'il est : le plus froid de tous les monstres froids. La boucle est bouclée quand l'État Islamique himself, dans son magasine officiel Dabiq, s'en prend au « complotisme » et dénonce dans les théories conspirationnistes « un prétexte pour renoncer au djihad » (sic). Les rédacteurs de Dabiq l'ont manifestement bien compris : les mêmes internautes paumés susceptibles d'être attirés au premier abord par leur prose eschatologique exaltée risquent potentiellement – moyennant trois minutes de recherches Google supplémentaires – de découvrir que le courant islamiste sunnite dans lequel s'inscrit Daech a, de longue date, des liens structurels avec les bourgeoisies d'Amérique du Nord et d'Europe de l'Ouest… étant entendu qu'il est quand même plus facile pour Daech de recruter des idiots persuadés qu'ils combattent « sur le sentier d'Allah » plutôt que des mercenaires prêts à mourir en pleine connaissance de cause pour servir les intérêts d’officines étatiques ou para-étatiques américaines, françaises, britanniques, etc. (cf. l'article « Conspiration contre conspiration, Daech affaibli par les théories du complot », publié sur le site www.parismatch.com le 22 juillet 2015 : « Daech s'inquiète de l'influence, sur ses propres troupes, des théories conspirationnistes qui assurent que l'État Islamique est une création de la CIA. »). Du reste – et bien malgré lui –, l’EI a contribué à éclairer d’une lumière crue voire cruelle la véritable nature des rapports entre les États et le terrorisme : en effet, jusqu’à la chute du califat en Syrie en 2017, l’État Islamique qui endossait crânement sa dimension terroriste (allant jusqu’à en faire un axe central de sa propagande, tant à destination de ses ennemis que de ses recrues potentielles) possédait pourtant simultanément les caractéristiques d’un État selon la définition traditionnelle du droit bourgeois (Raymond CARRÉ DE MALBERG, Contribution à la théorie générale de l’État : « [Un État est une] communauté d’hommes, fixée sur un territoire propre et possédant une organisation d’où résulte pour le groupe envisagé dans ses rapports avec ses membres une puissance suprême d’action, de commandement et de coercition »). Cette hybridation ouvertement assumée entre organisation étatique (avec son armée, sa police, ses tribunaux, ses prisons, ses fonctionnaires, ses impôts, etc.) et organisation terroriste (avec ses cellules dormantes, ses caches d'armes, ses circuits de financement illicites, etc.) – trop scandaleuse actuellement pour être érigée en modèle par la communauté internationale – explique pourquoi l'EI a dû se contenter d'une reconnaissance de facto (échanges économiques avec les États limitrophes, soutien politique et militaire, etc.) et non de jure (ouverture d’ambassades, visites officielles, etc.).