Know your enemy : composition de classe en France

Communiqué n°83 - Février 2021

Connais ton ennemi et connais-toi toi-même ; eussiez-vous cent guerres à soutenir, cent fois vous serez victorieux. Si tu ignores ton ennemi et que tu te connais toi-même, tes chances de perdre et de gagner seront égales. Si tu ignores à la fois ton ennemi et toi-même, tu ne compteras tes combats que par tes défaites.

Sun Tzu, L’art de la guerre

Yes I know my enemies
They're the teachers who taught me to fight me
Compromise, conformity, assimilation, submission
Ignorance, hypocrisy, brutality, the elite
All of which are American dreams

Rage Against The Machine, Know your enemy

Présentation générale

Dans la guerre de classe que nous vivons, il est important de connaître notre ennemi. Nous sommes des prolétaires en lutte contre la classe dominante et possédante que nous appelons la bourgeoisie. Si nous voulons gagner cette guerre, abolir le capitalisme et la société de classe, il nous faut des outils théoriques pertinents qui nous permettent d’avoir des pratiques efficaces. C’est pourquoi nous utilisons et développons le concept d’enquête ouvrière. Nous répertorions et analysons les données dont nous avons besoin pour attaquer ou contrer l’ennemi, et pour avoir des connaissances globales sur le système qui nous exploite. Les données que nous utilisons datent de 2019 et/ou 2020 (sauf autre date mentionnée), viennent de l’Insee, de l’Observatoire des Inégalités, de l’Observatoire des Multinationales, des sites boursiers et des rapports annuels des entreprises capitalistes. Nous avons croisé les informations pour élaborer une première approche de ce que nous considérons comme la base de la structure de la société capitaliste : l’entreprise. Cet exercice est une photographie non exhaustive de la composition de classe en France.

Quelques données générales

La République française compte 67,1 millions d’habitants (dont 2,2 millions dans les cinq départements d’outre-mer) sur un territoire de 641 184 km², soit 105 habitants par km². Les régions les plus peuplées sont l’Ile-de-France, Rhône-Alpes, Hauts-de-France, Grand Est et PACA. Les moins de 20 ans représentent 24 % de la population et les plus de 60 ans, 26,6 %. L’espérance de vie à la naissance est de 79,7 ans pour les hommes et 85,6 ans pour les femmes. Comme pour les autres pays européens, l’évolution de la population est vieillissante et les projections montrent un ralentissement de l’augmentation de la population après 2050. L’indice de fécondité moyen est le plus élevé de l’Union Européenne avec 1,9 enfant par femme.

80 % de la population est urbaine. Les principales aires urbaines sont : Paris (12,6M d’habitants), Lyon (2,3M), Marseille-Aix (1,7M), Toulouse (1,3M), Bordeaux (1,2M), Lille (1,2M), Nice (1M), Nantes (0,9 M), Strasbourg (0,8M), Rennes (0,7M). Ces dix villes représentent 23,7 millions d’habitants, soit 35% de la population totale du pays, et un habitant sur cinq habite en région parisienne.

La France est membre de l’ONU (1945), de l’OTAN et du Conseil de l’Europe (1949), de l’Union Européenne (1957), de l’OCDE (1960), du G7 (1975), de l’OMC (1995), du G20 (1999). La France possède le cinquième budget de la Défense au monde. Elle est la troisième puissance nucléaire militaire mondiale, et l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies.
La France est aussi membre de la zone euro, de l’espace Schengen, de l’UNESCO, de la commission de l’Océan Indien et de la communauté du Pacifique. Elle possède la deuxième plus grande Zone Economique Exclusive, derrière les États-Unis et devant l’Australie, avec 10,2 millions de km2.

En 2018, selon le FMI, la France est la troisième puissance économique d’Europe, la sixième puissance économique mondiale, avec un PIB nominal de 2775 milliards de dollars.

Composition de classes

1. Prolétariat

La population active est estimée à 30 millions de personnes : 10 % sont en CDD, 75 % en CDI, 1,5 % sont apprentis, 2,5 % intérimaires, et 11 % sont considérés comme non-salariés. Les 27 millions de salariés sont pour 2,5 % dans l’agriculture, 13,3 % dans l’industrie, 6,7 % dans la construction et 76,1 % dans les services. Le taux d’emploi des 15-64 ans est de 75,8 % pour les hommes et 68,2 % pour les femmes. Le taux d’emploi des 15-24 ans est de 37,7 %.

La France compte 6,15 millions de chômeurs en cumulant les catégories A, B et C de Pôle Emploi. Au premier janvier 2020, le montant mensuel brut du smic est de 1539,42 euros pour 151,67 heures de travail. Le salaire net médian en équivalent temps plein est de 1845 euros par mois.

5,7 millions de personnes travaillent dans le secteur public (dont un million sous statut de contractuels) : 44,2% travaillent dans la fonction publique d’État, 34,8% dans la fonction publique territoriale et 21% dans la fonction publique hospitalière. La police nationale compte 150000 agents et l’armée 274000 actifs dont 70000 réservistes et 61000 personnels civils.

Selon le Code du Travail, le temps de travail hebdomadaire légal à temps plein est de 35 heures et ne peut dépasser 10 heures par jour en théorie. Mais selon les branches professionnelles et les conventions collectives, l’aménagement du temps est travail est très variable. Les salariés français ont droit à 11 jours fériés payés par an et à 25 jours de congés payés. Pour le congé maternité, les employées ont droit à 6 semaines avant et 10 semaines après l’accouchement, et à partir du troisième enfant 8 semaines avant et 18 semaines après l’accouchement.

16,2 millions de personnes sont retraitées. Le montant moyen mensuel de la pension tous régimes confondus est de 1331 euros nets, le montant médian est de 1760 euros. Plus de 10 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté avec moins de 1063 euros par mois pour une personne seule. En 2018 selon Oxfam, les 5 % les plus riches concentrent 40 % des richesses du pays. Selon l’Observatoire des Inégalités, 60% de la population a moins de 113497 euros de patrimoine, 40% a moins de 38654 euros, 20% a moins de 1128 euros.

On a souvent entendu, ces trente dernières années, que la classe ouvrière avait quasiment disparu en France. Pourtant, même selon le classement des catégories professionnelles très critiquable de l’Insee, les ouvriers, principalement dans le secteur secondaire, sont encore 5,5 millions. Le déplacement de l’industrie vers d’autres pays, la robotisation et l’automatisation de certaines tâches ont certes fait diminuer le nombre d’ouvriers d’usine sur plusieurs décennies. Mais il faut aussi prendre en compte la tertiarisation de l’économie dans laquelle on trouve des employés (selon la catégorie de l’Insee) dans les services qui font des travaux répétitifs, devant respecter des cadences comparables aux ouvriers d’usine. Sans oublier une précarisation de l’emploi, avec les CDD, l’intérim, la sous-traitance, les travailleurs saisonniers, les auto-entrepreneurs qui représentent des millions de prolétaires au quotidien précaire faisant un travail d’ouvrier au sens propre du terme.

Carte des 100 sites industriels employant plus de mille ouvriers (2015)
Carte des 100 sites industriels employant plus de mille ouvriers (2015) (cliquer pour agrandir)

2. Bourgeoisie

La bourgeoisie est une classe composite sur la forme mais uniforme sur le fond : elle possède le pouvoir. Elle est composée des politiques, des hauts-fonctionnaires, des rentiers, des actionnaires, des administrateurs, des chefs d’entreprises. Certains bourgeois peuvent avoir plusieurs casquettes et cumuler les pouvoirs. Il y a bien évidemment des différences de taille entre les entreprises et donc entre les patrons, tout comme entre un ministre et un maire, entre un fond d’investissement et un actionnaire particulier. Notre objet d’analyse est le dénominateur commun : le rapport social capitaliste qui s’exerce de la très petite entreprise à la multinationale, de la collectivité locale aux institutions européennes, du local au global.

La bourgeoisie est une classe cosmopolite, mondialisée. Elle parle plusieurs langues, elle est connectée au marché mondial. Ses enfants fréquentent les grandes écoles des plus importantes métropoles. La bourgeoisie possède les caractéristiques suivantes :

  • La possession des moyens de production et d’échange ;
  • Des employés à son service, dans les entreprises et à domicile ;
  • Un patrimoine immobilier, financier, artistique et culturel ;
  • L’importance de la famille, l’histoire, la fortune et les traditions sont transmises ;
  • L’assujettissement à l’Impôt sur la Fortune Immobilière ;
  • L’appartenance à des cercles, fondations, sociétés caritatives.

Nous savons que l’idéologie dominante est l’idéologie de la classe dominante. Plusieurs contradictions (ou mensonges) composent la pensée bourgeoise :

  • Le libéralisme, comme étant le fonctionnement naturel de la société, l’individu comme cellule de base de l’initiative économique alors que la bourgeoisie possède une conscience et une solidarité de classe que le prolétariat n’a plus, elle place les intérêts communs au-dessus des intérêts spécifiques.
  • La concurrence, soi-disant libre et non faussée comme l’assurent les traités de l’Union Européenne, serait le moteur de l’innovation mais la réalité est le partage des marchés d’un commun accord, ou au terme de conflits, entre capitalistes.
  • La prise de risques, les patrons se vantent une fois fortune faite d’avoir pris des risques pour en arriver là, ils oublient de mentionner que premièrement l’écrasante majorité ne sont pas partis de rien et possédaient déjà un capital, et deuxièmement des cabinets de gestion des risques travaillent pour eux.
  • L’égalité devant la loi n’est pas l’égalité économique et sociale. Comme disait Marx et Engels dans le Manifeste : le pouvoir d’État moderne n’est qu’un comité qui gère les affaires communes de toute la classe bourgeoise. Les lois sont faites par et pour la bourgeoisie.
  • La séparation des pouvoirs est une illusion quand on sait que tout l’appareil étatique est aux mains de la même classe. La concentration des pouvoirs est un outil de défense des intérêts communs de la classe bourgeoise.
  • La démocratie représentative, le cirque électoral géré par les partis politiques, mais beaucoup de prolétaires connaissent le dicton : élections piège à cons, les taux d’abstention ces dernières décennies viennent le prouver.
En 2020Part des députés en %Part dans la population active occupée en %
Agriculteurs exploitants2,71,9
Artisans, commerçants et chefs d’entreprise10,56,3
Cadres supérieurs7617,1
Professions intermédiaires6,325,6
Employés4.628,3
Ouvriers020,5

Comme une pieuvre qui étalerait ses tentacules, la bourgeoisie a étendu son pouvoir à toute la planète. Pour maintenir sa domination, elle s’assure que le prolétariat soit divisé et occupé à d’autres activités abrutissantes qui l’empêchent de prendre part à la lutte de classes. Les personnes acquises à la bourgeoisie permettent de créer, en premier lieu, un rempart défensif autour d’elle, ce sont évidemment les forces de répression, et tous les travailleurs œuvrant à sa protection idéologique, juridique et médiatique. Et deuxièmement, d’avoir une vision large (mais déformée par l’idéologie bourgeoise) de la réalité sociale pour mieux la façonner à son avantage, ce sont, entre autres, les fonctionnaires, les analystes, les espions, les comptables, les cabinets d’audit et de conseils.

Il ne faut évidemment pas tomber dans le complotisme ou la fascination, rien n’est jamais gagné d’avance. La bourgeoisie n’est ni toute puissante ni incompétente, c’est la classe qui est à l’initiative, qui prend les décisions, pour transformer et dominer le monde, mais elle doit composer avec la lutte de classe prolétarienne. Les luttes de pouvoir et les conflits d’intérêts internes sont aussi permanents.

Exemples d’organisations de la domination bourgeoise
Institutions mondiales Organisations des Nations Unies (Banque Mondiale, FMI, OIT, OMC, OMS…)
OTAN
OCDE
G7, G20
Interpol
Institutions européennes Union Européenne
Banque Centrale Européenne
Parlement Européen
Institutions nationales État, gouvernement
Assemblée Nationale, Sénat
Police, armée
Cours de justice
Procureurs, magistrats
Institutions locales Préfecture, conseils généraux
Collectivités territoriales, conseils municipaux
Police municipale
Entreprises Patronat, management
Conseil d’administration
Syndicats

La bourgeoisie française s’est développée à partir du 17ème siècle dans les villes et les ports grâce au commerce triangulaire, l’exploitation des esclaves dans les colonies et des prolétaires sur tous les continents. Elle accédera au pouvoir politique dans sa lutte féroce contre la noblesse qui prendra fin au 19ème siècle devenant ainsi la nouvelle classe dominante. La bourgeoisie française, qui gère la sixième puissance mondiale, est hyper connectée au capital international depuis la fin de la seconde guerre mondiale, et a gardé des liens d’exploitation privilégiés avec ses anciennes colonies en Afrique (notamment les groupes Bolloré, Orano et Total).

Il y aurait en France 1,2 millions de millionnaires et 39 milliardaires. Selon l’Observatoire des inégalités, les 1% les plus riches auraient un niveau de vie mensuel par personne supérieur à 6650 euros, et les 0,1% supérieur à 14800 euros. La concentration des richesses ne fait que s’accentuer au fil des années. La bourgeoisie pratique l’entre soi dans certains lieux grâce à une sélection par l’argent (sur les prix de l’immobilier), comme par exemple : l’Ouest parisien, les Yvelines, les Hauts-de-Seine, Deauville, Ile-de-Ré, Arcachon, Biarritz, Chamonix, Annecy, Avoriaz, Cannes, Saint-Jean-Cap-Ferrat, la Côte-d’Azur, Saint-Tropez, Monaco, etc…

Écart par rapport au niveau de vie médian en Île-de-France (2015)
Écart par rapport au niveau de vie médian en Île-de-France (2015) (cliquer pour agrandir)

3. Entreprises

Selon l’Insee en 2017, 3,9 millions d’entreprises composent le système productif marchand, hors secteurs agricole et financier. 257 grandes entreprises (GE) rassemblent 23 000 unités légales, emploient 3,4 millions de salariés en équivalent temps plein (EQTP), soit 26 % du total, et contribuent à 31 % de la valeur ajoutée (VA). À l’opposé, 3,7 millions de microentreprises (MIC) emploient 2,4 millions de salariés, soit 19 % du total et génèrent 20 % de la valeur ajoutée. Entre ces deux extrêmes, 5 700 entreprises de taille intermédiaire (ETI) et 148 000 petites et moyennes entreprises (PME) emploient respectivement 25 % et 30 % des salariés (EQTP) et génèrent 26 % et 23 % de la VA.

Selon l’Insee les entreprises publiques sont définies comme l’ensemble des sociétés directement détenues majoritairement par l’État ou appartenant à des groupes dont la tête est détenue majoritairement par l’État. Fin 2017, l’État contrôle 1 751 sociétés françaises, dont 89 directement. Les 767 400 salariés travaillant dans ces sociétés représentent 3,1 % de l’emploi salarié en France. Près de 80 % des sociétés détenues majoritairement par l’État appartiennent aux trois plus grands groupes : La Poste, SNCF et EDF.

Analyse du tableau des 80 grandes entreprises françaises

Nous mettons à disposition le tableau des informations que nous avons compilées sur les liens suivants :

1. Des actionnaires récurrents

Des fonds d’investissement et de gestion d’actifs américains, les plus présents sont The Vanguard Group (61/80), BlackRock (46/80) et The Capital Group Companies (20/80). La Norges Bank (Banque de Norvège), possédant le plus gros fond souverain au monde, est très présente aussi (61/80). Les plus gros fonds d’investissement et de gestion d’actifs français sont : Amundi (Crédit Agricole 28/80), Lyxor (Société Générale 17/80), BNP Paribas (14/80). Tous ces investisseurs ont des parts comprises entre 0,5 et 6%, ce sont des actionnaires minoritaires mais plaçant leurs billes dans de nombreuses entreprises.

NomsActifs sous gestionEffectifsCréationSiège social
BlackRock7429 milliards $162001988New York City
The Vanguard Group6200 milliards $176001875Malvern (Pennsylvanie)
The Capital Group Companies2000 milliards $78001931Los Angeles
Amundi Asset Management1653 milliards €50002010Paris
Norges Bank Investment1148 milliards $5401996Oslo
BNP Paribas Asset Management408 milliards €30002000Paris
Lyxor Asset Management306 milliards €6001998Paris La Défense

L’État actionnaire est présent dans 33 entreprises, à travers ses trois filiales :

  • L’Agence des Participations de l’État (APE)
  • La Caisse des Dépôts et Consignations (CDC)
  • La Banque Publique pour l’Investissement (BPIFrance), détenue à 50% par l’État et 50% par la Caisse des Dépôts et Consignations

Dans notre tableau, les participations de l’État sont (en gras quand il est actionnaire majoritaire) :

Noms des entreprisesAgence des Participations de l’ÉtatCaisse des Dépôts et ConsignationsBanque Publique pour l’InvestissementAutres
Air France KLM 14,3%
Airbus Group 11%
AP-HP 100%
CMA-CGM 7%
CNP Assurances La Banque Postale 62,13%
Danone 1,58%
EDF 83,6%
Engie 23,6% 2,62%
France Télévisions 100%
Groupe ADP 50,6%
La Poste 34% 66%
Lagardère 3,31%
Limagrain 8%
Michelin 1,51%
Naval Group 62,25% Thalès 35%
Orange 13,4% 1,71% 9,56%
Orano 50% 9,9% Areva 19,9%
Pernod Ricard 1,49%
PSA 12,2%
RATP 100%
Renault 15%
Safran 12%
Sanofi 4,76%
SNCF 100%
Société Générale 2,41%
STMicroelectronics 13% CEA 0,75%
Suez Engie 32,06%
Thalès 25,68%
Valeo 2,13% 5,13%
Vallourec 14,6%
Veolia 5,88%
Vivendi 1,87%
Worldline 3,61%

2. La forte présence du capital familial, de riches familles héritières

Beaucoup d’entreprises appartiennent à de riches familles héritières dont les membres se regroupent dans des holdings et possèdent la majorité du capital. Les fortunes accumulées sont transmises et gérées de génération en génération. Les secteurs les plus représentatifs sont : luxe, défense, armement, grande distribution, automobile.

FamillesHoldingsEntreprisesFortunes en Mds €1
ArnaultGroupe Arnault, Financière AgacheLVMH, Christian Dior, Carrefour, Hermès100
BesnierBesnier Lactalis, Parmalat9,9
Bettencourt-MeyersTéthys HoldingL’Oréal, Sanofi51
BichMBDBic1
BolloréBolloré Participations, Financière de l'OdetBolloré, Vivendi, Lagardère5,7
BouyguesSCDM ParticipationsBouygues, Alstom2,8
Coisne-Roquette-LambertColam EntreprendreSonepar4,3
DassaultGroupe Industriel Marcel DassaultDassault Systèmes, Dassault Aviation, Thalès23,5
DecauxJCDecaux HoldingJCDecaux3,9
Del VecchioDelfinEssilorLuxottica20
DerichebourgCFERDerichebourg0,19
DrahiPatrick Drahi, A4Altice Europe, Altice USA12,5
EdelstenneCharles EdelstenneDassault Systèmes, Dassault Aviation, Thalès2,4
Hermès-Dumas-GuerrandH51, H2Hermès55,5
LagardèreLagardère Capital & ManagementLagardère0,18
LescureVenelle Investissement, Généraction, Fédérative, HPPGroupe Seb1,95
MichelinMage InvestMichelin1,35
MoulinGalfaGaleries Lafayette, Carrefour3
MulliezAssociation Familiale Mulliez, SoparsamAuchan, Saint-Maclou, Mobivia, Happychic, Agapes Restauration, HTM, Decathlon, Kiabi, Phildar26
NielXavier Niel, HoldcoIliad9
PeugeotFFPPeugeot, Faurecia3,2
PinaultFinancière Pinault, Groupe ArtémisKering32
PuechNicolas PuechHermès4,8
Reinier-CoquetHolding ReinierOnet0,4
RicardSociété Paul RicardPernod Ricard6
RothschildEdmond de RothschildArkema, Seb4,3
SaadéMerit CorporationCMA-CGM4
WertheimerAlain et Gérard WertheimerChanel53

3. La consanguinité des conseils d’administration

Les conseils d’administration des entreprises sont des lieux stratégiques dont les membres sont recrutés par cooptation, sauf pour les syndicalistes présents élus par les employés. On voit apparaître dans ces organes de décisions toutes les composantes de la bourgeoisie : la fusion des milieux d’affaires avec des personnages issus des cercles politiques, médiatiques, juridiques, du showbiz, du monde entier. On comprend ainsi qu’il n’y pas de frontières entre l’État et le Capital mais qu’ils sont bien les deux faces d’une même pièce. C’est un jeu de chaise musicale à grande échelle au sein d’une classe fermée sur elle-même. Nous avons choisi quatre profils types (non exhaustifs) pour illustrer le propos :

NomsAnne-Marie IdracPatricia BarbizetNicolas DufourcqJean-Pierre Clamadieu
Etudes •Institut d’Etudes Politiques de Paris (1971)

• Faculté de droit de Paris

•ENA (1972-1974)
• ESCP Business School de Paris (1976) • HEC Paris (1984)

• ENA (1986-1988)
• Ecole Nationale Supérieure des Mines (1981-1983)

• Ingénieur du Corps des Mines
Postes occupés en 2020 • Administratrice d’Air France KLM, Bouygues, Saint-Gobain, Total

• présidente du Conseil d’orientation de l’Ecole des affaires Publiques de Sciences Po

• Vice-présidente de la Fondation Robert Schuman
• Administratrice de Pernod-Ricard, Total, AXA, Colombus Holding

• Présidente du Conseil d’Administration de la Cité de la Musique-Philharmonie de Paris

• Présidente de la holding Temaris & Associés
• Directeur général de BPI France depuis 2013

• Vice-président du Conseil d’Administration de STMicroelectronics

• Administrateur d’Orange, d’Euler Hermes Group
• Président du conseil d’administration d’Engie, de l’Opéra National de Paris

• Administrateur d’Airbus, d’AXA
Anciens postes • Secrétaire d’État aux Transports (1995-1997)

• Conseillère régional d’IDF (1998-2002)

• Députée des Yvelines (1997-2002)

• PDG de la RATP (2002-2006)

• PDG de la SNCF (2006-2008)

• Secrétaire d’État au Commerce Extérieur (2008-2010)

• Présidente du Conseil de Surveillance de l’aéroport Toulouse-Blagnac (2015-2018)
• Directrice financière de Renault Crédit International (1984-1989)

• Directrice financière du groupe Pinault (1989)

• Directrice générale du groupe Artémis (1992-2017)

• Présidente du Fonds Stratégique d’Investissements (2008-2013)

• Chief executive officer de Christie’s International (2014-2016)

• Ancienne administratrice d’Air France, PSA, Bouygues, Kering, Fnac-Darty
• Inspecteur des finances (1988-1992)

• Directeur adjoint du cabinet du ministre des affaires sociales (1992-1993)

• Chargé de mission chez France Telecom Orange (1994-2000)

• PDG de Wanadoo (2000-2002)

• Directeur délégué de Capgemini (2003)

• Directeur général adjoint de Capgemini (2005-2012)
• Conseiller technique du Ministre du Travail (1983-1993)

• Directeur chez Rhône-Poulenc (1993-1998)

• Directeur général du Groupe Rhodia (2003-2011)

• Administrateur de la SNCF (2008-2013), de Faurecia (2007-2018)

• Président du comité exécutif et administrateur du Groupe Solvay (2012-2019)
Appartenance politique UDF MEDEF PS MEDEF
Associations • Présidente de l’association France Logistique

• Membre de l’Institut Jean Lecanuet
• Présidente du Siècle (2017-2020)

• Présidente du SGPI (2018)

• Présidente du Haut Comité de Gouvernement d’Entreprise, de l’Association Française des Entreprises Privées (2018)

• Membre de la France-China Foundation
• Administrateur du ThinkThank En Temps Réel • Administrateur de France Industries

• Vice-Président du Comité Exécutif du World Business Council for Sustainable Development

• Président du Conseil Européen de l’Industrie Chimique (2014-2016), du conseil des Chefs d'entreprise France-Brésil du Medef International (2010-2015), de la Commission Développement Durable du Medef (2007• 2014)

• Membre de l’Institut Montaigne, de l’ERT, de l’ICCA, du Siècle
Autres • Réforme du régime spécial de retraite des cheminots et mise en place du service minimum (2007) • Ancien bras droit de François Pinault

• Membre de la réunion 2019 du Groupe Bilderberg
• Réforme des retraites du personnel de France Telecom (1994) • Restructuration des groupes Rhodia et Solvay

4. La structure des grandes entreprises

Officiellement, les 80 entreprises du tableau emploient 2.762.466 personnes en France, majoritairement en CDI, mais c’est sans compter les intérimaires, les prestataires et les sous-traitants. Les grandes entreprises françaises sont des multinationales implantées sur les tous les continents. Elles sont connectées au marché mondial telles une toile d’araignée, possèdent des filiales, nouent des partenariats et sous-traitent avec d’autres boites pour la fabrication de certains produits ou pour certains services (chaîne de valeur mondiale).

Les patrons des grandes entreprises font appel au Big Four, les quatre plus grands groupes d’audit financier et de conseil en stratégie (Ernst&Young, Deloitte, PWC, KPMG), pour gérer au mieux leurs affaires (gestion des risques) dans un souci d’optimisation fiscale, afin de contourner les lois qui peuvent être contraignantes pour maximiser l’exploitation et les profits. Les patrons peuvent compter aussi sur des experts comptables et sur une organisation hiérarchique des entreprises avec des managers aux ordres.

Conseil d’administration
Comité d’auditComité financierComité de rémunération et de gouvernance
Direction générale - Comité exécutif – Secrétariat général
Direction commerciale marketing et communicationDirection des ressources humainesDirection des opérations
Comptabilité et financesRecherche, développement et formationLogistique et production

5. Les clubs de la bourgeoisie

La bourgeoisie est hyper organisée, elle gère des dizaines d’associations qui sont autant de lieux de rencontres et de discussion pour modeler le monde selon ses intérêts, qu’ils soient généraux ou relevant d’une fraction de la bourgeoisie. Les déclinaisons ne manquent pas : cercle, club, comité, fondation, institut… Une myriade de groupes privés de réflexion (appelés aussi think tank, laboratoire d’idées), dans lesquels on ne peut rentrer que par cooptation, produisent des études orientant les décisions de la classe dominante. Toutes ces structures viennent s’ajouter aux traditionnels syndicats patronaux, chambre d’agriculture et chambre de commerce et d’industrie, en vue de faire du lobbying sur des entreprises, des institutions législatives et des décideurs politiques.

Ci-dessous la liste des associations présentes dans les CV des administrateurs des 80 entreprises du tableau.

Noms Sigle Site Internet
Académie de droit international de La Haye https://www.hagueacademy.nl
Académie des Sciences Morales et Politiques https://academiesciencesmoralesetpolitiques.fr/
Académie des technologies https://www.academie-technologies.fr/
Alliance Industrie du Futur http://www.industrie-dufutur.org/
Association Anvie https://anvie.fr/
Association des anciens élèves de l’École Polytechnique https://ax.polytechnique.org/
Association des Fondateurs et Protecteurs de l’Institut Catholique de Lyon AFPCIL https://www.ucly.fr
Association Energie Jeunes https://energiejeunes.fr/
Association Française des Entreprises pour l’Environnement EpE http://www.epe-asso.org/
Association Française des Entreprises Privées AFEP https://afep.com/
Association Française des Investisseurs Institutionnels AF2I https://www.af2i.org/
Association Française des Managers de la Diversité AFMD https://www.afmd.fr/
Association France Digitale https://francedigitale.org/
Association Internationale du Transport Aérien IATA https://www.tfafacility.org
Association Nationale de la Recherche et de la Technologie ANRT http://www.anrt.asso.fr/fr
Association Nationale des Directeurs Financiers et de Contrôle de Gestion DFCG https://www.dfcg.fr/
Centre d’Études Prospectives et d’Informations Internationales CEPII http://www.cepii.fr/
Cercle de l’Union Interalliée https://union-interalliee.fr/
Cercle de la Compliance https://www.lecercledelacompliance.com/
Cercle des économistes https://lecercledeseconomistes.fr/
Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris Ile-de-France CCI Paris IDF https://www.cci-paris-idf.fr/
Club De Paris https://clubdeparis.org/
Club des Juristes https://www.leclubdesjuristes.com/
Club des Trente https://www.clubdes30.com/
Club Economique Franco–Allemand CEFA https://www.club-economique-franco-allemand.org/
Club Le Siècle https://www.lesiecle.asso.fr/
Comité d’Echanges Franco-Japonais https://cefj.org/
Comité Français de la Chambre de Commerce Internationale ICC France https://www.icc-france.fr/
Comité France Chine CFC https://www.comitefrancechine.com/
Confédération Nationale de la Mutualité, de la Coopération et du Crédit Agricoles CNMCCA
Conseil d’Orientation de l’Institut des Hautes Études de l’Amérique latine IHEAL CREDA http://www.iheal.univ-paris3.fr/fr
Conseil de l'Agriculture Française CAF
Conseil Economique, Social et Environnemental CESE https://www.lecese.fr/
Conseil Economique, Social et Environnemental Régional d’Ile de France CESER IDF https://www.ceser-iledefrance.fr/
Conseil National de l’Industrie CNI https://www.conseil-national-industrie.gouv.fr/
European Round Table (Table ronde des industriels européens) ERT https://ert.eu/
Fédération des Agences d’Attractivité, de Développement et d’Innovation CNER http://www.cner-france.com/
Fédération des Investisseurs Individuels et des Clubs d’investissement F2IC https://www.f2ic.fr/
Fédération des Sociétés Immobilières et Foncières FSIF https://fsif.fr/
Fédération Française des Associations d’Actionnaires Salariés et Anciens Salariés FAS https://www.fas.asso.fr/
Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles FNSEA https://www.fnsea.fr/
Fondation Adrienne et Pierre Sommer https://fondation-apsommer.org/
Fondation de l’Ecole Polytechnique https://www.polytechnique.edu/fondation/
Fondation Droit Animal, Ethique et Sciences https://www.fondation-droit-animal.org/
Fondation Georges Besse http://www.fondationbesse.com/
Fondation Gustave Roussy https://www.gustaveroussy.fr/
Fondation la France s’engage https://fondationlafrancesengage.org/
Fondation nationale des sciences politiques http://www.sciencespo.fr/%C3%A0-propos/gouvernance-budget
Fondation pour l’audition https://www.fondationpourlaudition.org/
Fondation pour les Études et Recherches sur le Développement International FERDI https://ferdi.fr/
Fondation Robert Schuman https://www.robert-schuman.eu/
Fondation Royaumont https://www.royaumont.com/
Fondation Serge Dassault http://serge-dassault.fr/
Fondation Singer-Polignac https://singer-polignac.org/
Fondation Un Avenir ensemble https://www.legiondhonneur.fr/fr/page/la-fondation-un-avenir-ensemble/
France Industrie https://www.franceindustrie.org/
French-American Foundationn https://french-american.org/
Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales GIFAS https://www.gifas.fr/
Haut Conseil pour le climat HCC https://www.hautconseilclimat.fr/
Initiative France https://www.initiative-france.fr/
Institut de l’Engagement https://www.engagement.fr/
Institut de l’Entreprise https://www.institut-entreprise.fr/
Institut de Relations Internationales et Stratégiques IRIS https://www.iris-france.org/
Institut des Actuaires https://www.institutdesactuaires.com/
Institut Diderot https://www.institutdiderot.fr/
Institut Européen d'Administration des Affaires INSEAD https://www.insead.edu/
Institut Français des Administrateurs IFA https://www.ifa-asso.com/
Institut Français des Relations Internationales IFRI https://www.ifri.org/
Institut Jacques Delors https://institutdelors.eu/
Institut Montaigne https://www.institutmontaigne.org/
Institut National de la Propriété Industrielle INPI https://www.inpi.fr/fr
International Council on Mining and Metals ICMM https://www.icmm.com/
International Financial Reporting Standards Foundation IFRS Foundation https://www.ifrs.org/
La Fabrique de l’industrie https://www.la-fabrique.fr/fr/
Medef International https://www.medefinternational.fr/
Mouvement des entreprises de France MEDEF https://www.medef.com/
Paris-Europlace https://paris-europlace.com/fr
Société des amis du Musée du Quai Branly https://www.amisquaibranly.fr/
Union des Industries et Métiers de la Métallurgie UIMM https://uimm.lafabriquedelavenir.fr/industrie/
Unis Cité https://www.uniscite.fr/
United Way Alliance https://uwafrance.org/
World Business Council for Sustainable Development WBCSD https://www.wbcsd.org/
World Materials Forum https://worldmaterialsforum.com/home.html

6. Publiques ou privées, les entreprises françaises nous mènent une lutte sans pitié

Illustration par l’exemple avec LAFARGE et la SNCF

LAFARGE. Créée en 1833, l’entreprise française LAFARGE2 est spécialisée dans la production et la vente de matériaux de construction, en particulier le béton (produit pour lequel elle est n°1 mondial). Marquée depuis ses origines par un paternalisme théocratique (chrétien), LAFARGE s’est illustrée par sa collaboration avec le IIIème Reich durant l’Occupation, contribuant notamment à la construction du Mur de l’Atlantique. Au sortir de la guerre et jusqu’en 1974, l’entreprise aura pour PDG Marcel DEMONQUE, catholique proche des jésuites et anticommuniste primaire, par ailleurs vice-président du CNPF3 jusqu’en 1965. Plus récemment, LAFARGE s’est signalée en finançant l’État Islamique en Syrie, sous l’égide de son directeur de la sécurité – le frontiste Jean-Claude VEILLARD – et avec l’accord tacite de la DGSI. L’argent n’ayant décidément pas d’odeur, LAFARGE a aussi proposé ses services en 2017 à l’administration TRUMP dans le cadre de la construction d’un mur entre les États-Unis et le Mexique. Le tableau ne serait pas complet si l’on ne mentionnait pas également la participation de LAFARGE à la destruction de l’environnement et des espèces animales, l’entreprise allant jusqu’à rejeter ses déchets toxiques dans la Seine à Bercy, au pied du ministère de l’Économie (tout un symbole).

SNCF. Créée en 1937, la Société nationale des chemins de fer français s’est, elle aussi, illustrée par sa collaboration zélée – en dépit de l’implication héroïque de nombreux cheminots dans la Résistance –, mettant son matériel et sa logistique au service de la politique de déportation et d’extermination de l’occupant nazi. Ouvertement engagée dans une logique de marché dans le prolongement de la directive de l’Union Européenne relative au développement de chemins de fer communautaires de 1991, la SNCF privilégie désormais les liaisons « rentables », fermant les autres lignes ou les laissant à l’abandon – quitte à provoquer, tel à Brétigny-sur-Orge en 2013, des accidents ferroviaires meurtriers. N’hésitant ni à malmener ses propres salariés4 ni à porter plainte contre ceux d’entre eux qui n’ont pas renoncé à l’action directe5, la SNCF est bien une entreprise comme une autre.

Pourtant, à mesure que progresse le démantèlement de l’« État-providence » (du reste largement fantasmé), une armée de faussaires professionnels réécrit une histoire enchantée dans laquelle les grands monopoles publics – ces « champions nationaux » – devraient être avant tout un motif de fierté pour les travailleurs. N’en déplaise à ces rebuts citoyennistes / souverainistes / staliniens, à la lueur des exemples ci-dessus, il est pourtant clair que la férocité de la classe dominante ne reste pas cantonnée aux entreprises privées6, pas plus que la lutte des classes ne s’arrête aux portes des entreprises publiques.

De surcroît, outre le fait que les dirigeants / administrateurs de ces grands groupes sont issus des mêmes cursus7, il existe souvent entre ces entreprises des liens étroits de collaboration commerciale8… encore davantage renforcés par l’appartenance aux mêmes lobbys patronaux. Ainsi, le PDG de LAFARGE M. DEMONQUE fut-il président de l’ASTEF – une association, soutenue par la CNPF, dont étaient membres LAFARGE, mais aussi la SNCF, EDF, RENAULT, SCHNEIDER ou encore SAINT-GOBAIN.

Bibliographie sélective

  • Benoît Collombat, Frédéric Charpier, Martine Orange, Erwan Seznec, David Servenay, « Histoire secrète du patronat de 1945 à nos jours, le vrai visage du capitalisme français »
  • INSEE, « Tableau de l’économie française 2020 »
  • Michel Pinçon & Monique Pinçon-Charlot, « Sociologie de la bourgeoisie »
  • Noam Chomsky, « Comprendre le pouvoir », « Qui mène le monde ? »
  • Observatoire des inégalités, « Rapport 2019 sur les inégalités en France », « Rapport 2020 sur les riches en France »
  • Observatoire des multinationales, « CAC 40 le véritable bilan annuel 2019 »
  • Tom Ockers pour Arte, « Ces financiers qui dirigent le monde – BlackRock »

Notes :

[2] Devenue LAFARGEHOLCIM en 2015.

[3] L’ancêtre du MEDEF.

[6] Dont on imagine mal les dirigeants attendre sagement et passivement d’être expropriés à coup de nationalisations lors d’un prochain accès de fièvre stalino-étatiste !

[7] Jean-Pierre FARANDOU (SNCF) et Bertrand COLLOMB (LAFARGE) sortent des Mines de Paris ; Louis GALLOIS (SNCF), Bruno LAFONT (LAFARGE) et Baudoin PROT (LAFARGE) ont fait HEC Paris et l’ENA ; Guillaume PEPY (SNCF), Anne-Marie IDRAC (SNCF) et Michel ROLLIER (LAFARGE) sont diplômés de l’IEP Paris ; etc.

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