Travailleurs du secteur public, contre le sabotage de nos luttes, organisons l'offensive autonome générale !

Communiqué n°54 - Février 2017
  • 15 novembre : agents de la DGFIP (impôts / trésor public)
  • 25 novembre : personnels des crèches municipales de Saint-Denis
  • 29 novembre : lycées en ZEP
  • 6 décembre : agents municipaux de Saint-Denis
  • 7 décembre : agents de la SNCF
  • 8 décembre : employés de La Poste
  • 8 décembre : agents municipaux de Toulouse
  • 13 décembre : agents municipaux de Charenton
  • 14 décembre : ATSEM (écoles maternelles)
  • 17 décembre : salariés des bibliothèques de Paris
  • 19 décembre : agents municipaux de Montreuil
  • 26 janvier : personnels du Département du Val-de-Marne
  • 30 et 31 janvier : personnels de Longwy
  • 9 février : agents des écoles et des crèches municipales de Saint-Étienne
  • 10 février : agents municipaux de Pornichet
  • etc...

Pour chacune de ces grèves d'une journée, parfois de seulement quelques heures, les motifs sont les mêmes et traduisent une évolution catastrophique des conditions de travail dans tout le secteur public :

  • Diminution des effectifs, licenciements et non-remplacement des départs en retraite et, par conséquent, surcharge de travail par personne ;
  • Accompagnement de cette diminution des effectifs par l'utilisation croissante de sous-traitance et d'emplois précaires (CDD, contrats aidés) ;
  • Restrictions budgétaires et diminution des moyens matériels nécessaires au bon fonctionnement des services ;
  • Méthodes de management toujours plus agressives et dégradantes, mépris systématique de la part de la hiérarchie.

MEDEFCette logique de destruction sociale n'est évidemment pas une fatalité, encore moins le fruit du hasard. Elle résulte d'un choix ferme de la classe sociale dominante : augmenter toujours plus ses profits en cassant les salaires, en ouvrant au marché des domaines d'activité jusque-là étatiques et en réduisant au maximum sa contribution à la solidarité avec le reste de la population, c'est-à-dire en lui retirant les quelques miettes qu'elle avait jusque là dû lui concéder sous le nom de "service public". Et puisque cette mise à sac engendre forcément des révoltes, seules les forces répressives (police, justice, armée), dont la mission fondamentale est de défendre l'ordre inique en place, bénéficient, à contre-courant, d'une augmentation d'effectifs et de moyens. Assaillis par la bourgeoisie, les agents du secteur public sont pour la plupart épuisés par des horaires de travail qui empiètent toujours plus sur leur vie privée, démoralisés par leur hiérarchie qui leur impose toujours plus de pression, affaiblis par la part croissante de sous-traitance des services en faveur d'entreprises privées, qui vient systématiser la concurrence entre salariés.

La situation est la même partout, et pourtant chacun semble condamné à lutter seul dans son coin. On a vu récemment, dans une ville de banlieue, les différentes écoles faire grève, chacune à son tour, en l'espace de quelques jours. Dans cette même municipalité, les bibliothécaires n'ont jamais entendu parler de la grève des bibliothécaires parisiens, travaillant pourtant à quelques kilomètres de là !

Pierre Gattaz et Philippe MartinezLe calendrier ci-dessus montre parfaitement le rôle des "partenaires sociaux" du capital que sont les syndicats. Ils brandiront bien haut les derniers appels à la grève dans la Fonction Publique, mais ces préavis ne sont que rarement ou très tardivement transmis aux salariés par les petits et grands bureaucrates syndicaux, lesquels font partie intégrante du dispositif managérial et montrent ainsi leur capacité à tenir "leurs" troupes. Ils répondront aussi que « C'est aux salariés de se coordonner pour unir leurs luttes ». On se demande donc à quoi ils servent. Il faut les prendre au mot : désormais, organisons-nous directement entre nous, c'est-à-dire sans eux !

Il est indispensable d'abandonner les pseudo-stratégies foireuses de «journées d'action», de manifs le week-end, de revendications spécifiques et de luttes corporatistes. Ce sont ces mêmes agitations d'apparât qui ont récemment conduit à la débâcle du prolétariat face au gouvernement Valls/El Khomri et son abjecte "loi Travaille !". Nous n'avons rien à gagner en nous cantonnant à la défense de telle école ou tel bureau de poste, ou en luttant isolément contre l'application locale de l'austérité, alors que cette même politique de pillage des salaires est infligée dans l'ensemble du secteur public tant par la droite que par la gauche, en France comme ailleurs en Europe.

Derrière toute restriction budgétaire, derrière chaque raidissement managérial, derrière n'importe quelle régression sociale locale, c'est notre salaire, ce sont nos droits de travailleurs du secteur public, et par extension de prolétaires, qui sont ciblés. C'est bel et bien une guerre totale contre nos conditions de vie que les capitalistes ont décidé de nous mener pour préserver leurs intérêts inhumains rivés à leur système en crise. Et face à ces vampires, les syndicats nous demandent de réagir docilement, par à coup, chacun dans son coin, en nous empêchant de rendre les coups efficacement, c'est à dire radicalement, en bloc et globalement ! Quelle insulte à notre détermination, quelle injure à notre force collective !

Tweet François FillonIl n'est pas compliqué de se souvenir comment on parvient à vaincre : en commençant par se débarrasser de nos faux amis institutionnels - partis politiques et syndicats - dont le rôle est de contenir la lutte dans le cadre du bon fonctionnement du capital, autrement dit sur le terrain de notre défaite.

Le seul rapport de force qui puisse pencher en notre faveur, c'est la grève totale, illimitée et autonome. Exactement l'inverse de la stratégie syndicale de sabordage de notre combativité dans l'éparpillement que l'on peut admirer en haut de cette page. La grève doit se décider en assemblée générale réunissant tous les services, de tous les secteurs (à l'exception, évidemment, des corps répressifs), qu'il faudra donc organiser. Ces assemblées générales devront déboucher sur la mise en place de comités de coordination des luttes, que ce soit au plan territorial comme au niveau national. Nous n'avons rien à revendiquer, tout à imposer, jusqu'à la révolution qui engloutira le capitalisme, son état et son service public et qui posera les bases d'une société répondant réellement aux besoins humains.

Pancarte La PostePour le moment, les capitalistes sont plus audacieux que nous : ils bouleversent eux-mêmes le rapport social, vantent les bienfaits de la barbarie marchande, démantèlent leur propre Fonction Publique, osent l'affrontement direct avec des millions de fonctionnaires, après l'avoir enclenché avec les travailleurs du privé. Profitons de leur arrogance pour la retourner contre eux : S'il y a un secteur particulier dévolu au "service public", c'est bien que cette société basée sur l'accumulation du capital n'est fondamentalement pas au service du public. Donc arrêtons définitivement de "fonctionner"... pour commencer à vivre ! Bloquons l'Etat, son économie, stoppons les trains, les bus, la circulation des courriers, des marchandises. Ciblons les quartiers bourgeois : coupons leur le gaz, l'eau, l'électricité, ne ramassons plus leurs déchets. Occupons les bâtiments étatiques (préfectures, municipalités, hôtels départementaux, régionaux) et montrons à ces élus - pour qui presque plus personne ne vote - que nous savons très bien nous passer d'eux comme ils savent très bien nous traiter en troupeau servile. Transformons tous ces centres du pouvoir de l'Etat en lieux où nous (travailleurs occupés, chômeurs,retraités, étudiants, apprentis,...) déciderons collectivement, directement, de l'organisation de l'espace, de la production et du temps.

Enfin, on sait d'où vient le fric des syndicats et on sait où il va. Il faudra donc établir des caisses de grève mais aussi prendre le pognon à ces bureaucrates, ce qui permettra aux salariés de tenir la grève jusqu'à la victoire, laquelle verra la disparition de l'argent et de son monde invivable.

VIVE LA LUTTE AUTONOME GENERALISÉE !
LA COMMUNE REFLEURIRA POUR VAINCRE !

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