BerKritik !
Un entre soi autiste, sociologiquement privilégié voire pédant, est assez répandu dans la gauchosphère numérisée. Ce phénomène trouve sa caricature chez les petits commerçants scribouillards de la « Wertkritik ». Et puisqu'ils nous décernent une médaille, attribuons-leur en retour le palmarès de la snobinardise radicale. Cette coterie postmarxiste n'a pas supporté que l'on ait dérangé son business para-universitaire en démystifiant les ratiocinations qu'elle prodigue au bénéfice du statuquo. Un petit-maître rescapé de la décroissance, prof de philo improvisé sicaire pour ses copains, s'est senti obligé d'essayer de réfuter l'évidence, dans cet article très chiant, à lui seul modèle du charabia ordinairement manié par sa chapelle :
Occupé à découvrir dans ses propres spéculations un nouveau paradigme ontologique (enfin affranchi du fétichisme de la marchandise !), l'infatué n'en renonce pas moins à endosser son costume de spécialiste en marxologie pour nous expliquer, en gros, que nous n'aurions pas su goûter son calice doctrinal, nous qui ne sommes pas « germanophones » (rien que ce procès en non germanophonie discrédite à jamais ces péteux). La fâcheuse méprise découlerait donc de l'absence de traduction des principaux ouvrages de ces fidèles légataires du génie intellectuel allemand. Elle se doublerait d'une obstination des gesticulants marxistes que nous serions à éviter l'épineux défi de revisite théorique, qu'heureusement les intrépides chevaliers de la Wertkritik ont, eux, su relever. Ces simagrées débouchent sur un exposé en forme de virages dans tous les sens. On est sommé de détourner le regard de l'ultra sionisme halluciné du Pape de la Wertkritik (qui n'hésitait pas à écrire en janvier 2012 : « Vu la situation d'ensemble, il faudrait ressusciter une force d'intervention de type syndical tout en maintenant la puissance militaire qui tient en respect une coalition de pays hostiles ne voulant, au bout du compte, que purger les cartes géographiques de l'Etat israélien »). On doit aussi oublier l'apologie du zapatisme et admettre que les Krisis et consorts sont contre l'alternativisme, prônent la « révolution violente » (opinion qui aurait pu intéresser Élisabeth Guigou, ancienne ministre de la justice, cette comparse de conférences publiques) autant qu'ils rejettent le quiétisme où de malintentionnés agents de la lutte des classes ont voulu les voir végéter. Si ces mandarins nous enjoignent ainsi de faire acte de contrition c'est donc pour gober une version remaniée des éclectiques sornettes qu'ils nous avaient jusque-là baragouinées. Une retouche qui reste néanmoins fidèle à la cuistrerie que ce groupe vend depuis des années, au détriment du fondement épistémologique de la critique marxienne : l'unité entre la pratique et la théorie. Gardés pas ces flics, qui n'ont pas hésité à révéler publiquement l'état civil d'un ancien de leur camarade sous pseudonyme, les bibliothèques feront toujours beaucoup de silence...